Typiquement le genre de projet que j'aime : une curiosité Européenne où les stars Hollywoodiennes vont, pour l'amour de l'art, offrir un spectacle insolite et mémorable. Sur le papier, The Lobster pourrait bien être le film que mon Top-10 attendait.
Et puis une pénible narration en voix off décrivant scrupuleusement ce qui se passe à l'image, en mode 300, vient vite briser mes espoirs aussi bien que mes couilles.
Je me rends compte que Yorgos Lanthimos cherche à faire du bizarre-pour-le-bizarre, sans avoir fondamentalement réfléchi les règles du jeu de son propre univers. Résultat, on se demande à chaque décision des personnages qu'est-ce qui la motive, hormis la volonté d'un piètre scénariste.
Pourquoi la ville est-elle obnubilée par la vie de couple ? Pourquoi les gens de l'hôtel ne tombent-ils pas instantanément amoureux de Jessica Barden ( la fille qui saigne du nez ) ? Pourquoi les solitaires vont ils en ville se faire passer pour des couples auprès des parents ? Pourquoi les solitaires-qui-tombent-amoureux ne retournent pas tout simplement en ville ? Autant de zones d'ombres, jamais adressées, qui viennent entacher cet insolite conte des temps modernes.
Et, surtout... c'est long.
Deux heures pour raconter si peu. Pour se la raconter en somme. The Lobster est un gros ratage nombriliste de petit branleur, et fonctionne par sa bizarrerie assumée qui fait mouche auprès d'une horde de spectateurs occasionnels à qui l'on a dit que s'ils pigent rien c'est normal : c'est bizarre. Ah OK monsieur alors c'est bizarre, j'y mets une bonne note.
Mais non ! Révoltez-vous, putain ! Ce film est une infecte arnaque ! Ne vous laissez pas dominer par le dictat de la bizarrerie factice ! Allez choper Yorgos, attachez-le et faites le bouillir !
Sinon il recommencera, récompensé qu'il est dans son absence d'effort.