"Celui qui a l'argent a le pouvoir." Sans dec!!

Un petit polar sympatoche, modeste et efficace, qui a surtout pour atout de s'appuyer sur un personnage principal intéressant et original, joué avec brio par Joseph Gordon-Levitt.
Chris Pratt, après avoir causé un effroyable accident, n'est plus que l'ombre de lui-même. Ses séquelles, doublés du poids de la culpabilité, l'obligent à vivoter entre ses cours de rééducation, la colloc avec son meilleur ami aveugle et passer la serpillière dans la banque du coin. Quand le brigand Gary Spargo et la séduisante Luvlee le prennent sous leur aile, Chris se met à rêver d'une autre vie. Mais si on n'arrive qu'à grande peine à retrouver ses clés de voiture, comment réussir un casse?

Le film est écrit et réalisé par Scott Frank, connu pour les scénarios de Hors d'Atteinte et Minority Report, et The Lookout est clairement, dans ses réussites et ses limites, un film de scénariste. Si le visuel du film ne décolle jamais réellement, la narration est elle solide et carrée, s'appuyant avec bonheur sur le point de vue si particulier de son narrateur.
Un narrateur déconcertant, car handicapé et sujet aux problèmes de mémoire, d'agencement séquentiel. Chris s'aide en notant les grandes lignes de sa vie dans son petit carnet et une fois plongé dans la cour des grands sa capacité à se concentrer et à structurer son récit va déterminer ses décisions sur le moment et sa survie potentielle.
Si l'originalité est là, le film aurait gagné à se baser de manière plus marquée sur cette narration audacieuse. Un peu comme l'handicap du narrateur de Memento, qui se posait cette fois en vrai fondation pour le récit.

Dans les bons points de The Lookout, on notera de bons acteurs, un suspens gentiment manipulateur, une ouverture spectaculaire (l'accident), un casse qui dégénère comme il se doit en fusillade sans pitié.
On retrouve aussi avec plaisir des figures du film noir revisitées vite fait: le voyou beau gosse calculateur, une femme fatale transposée en craquante girl next door couchant pour mieux influencer le héros, un tueur mutique au look de croque-mort qui ne s'exprime qu'avec ses guns, etc.

Au final, The Lookout livre un récit efficace, tirant correctement parti de ses spécificités, à savoir son personnage principal touchant et son point de vue fragilisée par son handicap. Même si, en étant un peu moins timide et petit bras, il était possible de faire plus. Une petite réussite.
Dalecooper
7
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le 10 févr. 2013

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Dalecooper

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