Uncharted
Avec six films à son actif en vingt-deux ans de carrière, James Gray est un réalisateur qui sait se faire désirer. Dans The Lost City of Z, Gray abandonne la jungle New-Yorkaise qu’il connaît si bien...
le 19 mars 2017
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12
Très légèrement déçu de ce dernier Gray. Il faut dire que j'aime beaucoup Two Lovers et que La nuit nous appartient est un de mes films préférés.
The Lost City manque un peu d'âme et je redoutais déjà ce qui s'est confirmé durant le film : le manque d’empathie envers les personnages. Parce que ce genre d'explorateur, qui a une obsession, la même durant toute sa vie et qui est prêt à la risquer pour cela, à ne plus revoir sa famille, on ne peut pas avoir d'empathie pour lui parce qu'on ne peut pas le comprendre. D'ailleurs sa femme lui dit qu'il n'est pas raisonnable et c'est vrai, ce n'est pas raisonnable de faire ça, bien qu'il ait toute sa tête... Du coup, je repense à ce que dit Kierkegaard disait d'Abraham, qu'il commet un acte au delà de toute raison et que, de ce fait, il ne pourra être compris de personne, il est destiné à être seule, à vivre dans l'angoisse de l'existence.
Et franchement, vu la dimension religieuse qu'on retrouve dans presque tous les films de James Gray et les thèmes du lien fraternel, paternel, bref familial qui unissent tous ces films ( les héros de Gray, après égarement, finissent souvent par revenir aux racines familiales, c'est un réconfort dans Two Lovers, c'est une tragédie grecque dans La nuit nous appartient), je vois un peu ce film comme relecture du passage de la Bible avec Abraham. Ceux qui ont vu le film et surtout lu Crainte et tremblement comprendront.
L'homme est ici seule avec sa foi, Abraham la place en Dieu, Fawcett la place en Z (en fin compte, il ne la place qu'en eux mêmes) et rien ne pourra l'en éloigner, pas même la raison, pas même sa femme. Alors, il se retire bien de tout ça après la guerre mais il finira par replonger dans la jungle... avec son fils.
Finalement, le film ne raconte pas autre chose que ce qui a déjà été dit dans les précédents films du réalisateur, sauf qu'ici ses thèmes prennent une autre dimension, plus métaphysique. Et faut dire que la jungle aide à donner cet aspect presque mystique. Bien qu'on atteigne pas un Fitzcarraldo ou un Aguirre.
Néanmoins, on sent les coupures de montage, genre au début, on dit qu'il faudra des semaines pour remonter le fleuve et on a l'impression qu'ils le remontent en deux jours. Forcément, pour sentir à quel point les conditions sont éprouvantes là-bas, pour sentir à quel point ils ont dû en baver, bah, le fait d'évacuer un peu l'expédition n'aide pas à ressentir tout ça.
Je parlais des films de Herzog mais là, il y a quelque chose qui imprègne ces films, ils ont une âme, on sentait la folie qui pointait, la jungle oppressante... The Lost City of Z n'atteint pas ce niveau bien que le but des deux réal n'est pas le même.
J'ai aimé le film hein, malgré ce que je lui reproche parce que ça reste James Gray et que c'est un des meilleurs réalisateurs américains en activité, qu'il a une classe et une élégance dans la mise en scène qu'on retrouve dans peu de films.
Par contre, le filtre jaune-verdâtre, mouais, c'est pas la folie !
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Créée
le 15 mars 2017
Critique lue 431 fois
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