Vivement la version longue !

Près de 24h après être sortit de la salle de mon cinéma, les images de "The Lost CIty of Z" continuent de me hanter. "The Lost City of Z" fait parti de ces films que l'on aimerait voir plus souvent au cinéma. Malheureusement la tendance a plutôt l'air inverse. C'est un genre de film qui appartient à un autre age. Cette age ou l'on pouvait voir sur des écrans de cinéma, de grandes fresques historiques de 3h, tournés au 4 coins du monde et relatant les aventures de héros et d'aventuriers hors normes. Avec ce film, James Gray se place sans rougir aux cotés de David Lean, de Werner Herzog, Michael Cimino, de Bertolucci, de Coppola, de Kubrick et de tous ces grands réalisateurs qui nous on conté l'histoire de l'espèce humaine à travers des films denses et grandiloquent.

Dans "The Lost City of Z", il n'y a pas de jungle numérique incrusté sur un fond vert. James Gray va au bout de son concept et filme en pellicule dans la véritable jungle amazonienne. L'immersion en est décuplé. La petite coupure que je me suis faite en découpant un oignon la veille s'est étrangement infectée et j'ai eu une gangrène rien qu'à regarder l’errance moite et infernale de cette petite troupe d'explorateur. Que ce soit dans la jungle brésilienne, dans les tranchées de la Somme ou dans des dîners mondains du fin fond de l'Irlande, "The Lost City of Z" m'a laissé bouche bée tout du long et m'a rappelé ce pourquoi j'aime autant le cinéma. Seule deux petites choses m’empêche aujourd'hui de donner à ce film la note maximale.

Tout d'abord, j'ai trouvé le film beaucoup trop court. Oui d'accord il dure quand même 2h20. Mais c'est bien peu quand on voit la densité de la vie de ce Percy Fawcett. Le bonhomme à quand même mené 3 expéditions de plusieurs années dans la jungle et a passé 4 ans dans les tranchées pendant la Grande Guerre. Et pour faire rentrer tout ça dans 2h20, James Gray (ou ses producteurs, je ne sais pas) a visiblement charcuté le montage de son film. Certaines ellipses sont d'une telle brutalité qu'elle m'ont systématiquement sorti du film. Par exemple, cette scène lors de la seconde expédition ou les trois aventuriers découvrent avec effroi que le gros lard avec une queue cheval a saboté leur vivres avant de partir. C'est la méga-catastrophe. Les types sont en plein milieu de la jungle, sans nourriture et ont plusieurs jours ou semaines de marche pour retrouver toute trace de civilisation. On s'attend tout naturellement à assister à de longues scènes de souffrance et d'effort pour que les protagonistes s'extirpent de cette situation difficile. Mais non ! Juste après la découverte du coup de pute du gros lard, James Gray nous impose un gros cut de batard et Fawcett se retrouve miraculeusement téléporté dans un petit bureau bourgeois du Royaume-unis. Comment on-t-il fait pour survivre ? On en le saura jamais. Ce genre d'ellipses grossières, le film en est bourré et s'est bien dommage. Car "The Lost CIty of Z" méritait au moins 3h30 de film pour nous immerger pleinement dans la vie de ouf-malade de Percy Fawcett.

Le second point qui m'a gêné est plus anecdotique. A telle point que je me demande si il est judicieux de le mentionner. J'ai trouvé que James Gray héroïsait un peu trop son personnage. Le mec cumule les qualités et les quelques défauts vaguement mentionné dans le film son balayé d'un revers de la main. Par exemple les reproches de son fils sur sa quête perpétuel de médailles et de reconnaissance aurait pu être un peu plus appuyé. OK, il est courageux, mais contraster ce courage avec une sorte de folie égocentrique à la Fitzcarraldo aurait pu rendre le personnage principal un peu plus consistant et humain.

Mais je pinaille et j'en ai déjà écrit beaucoup trop sur les quelques défauts de ce film. "The Lost City of Z" reste un film d'une qualité rare qu'il faut impérativement voir sur grand écran (en attendant la version longue en DVD :) ).