Et merde.
On appelle ça du gâchis !
C'est donner de la confiture aux cannibales !
Un coup de clou dans l'eau !
A mi chemin entre La maison des 1000 morts et n'importe quel teen movie dégoulinant, il se posait là pourtant ce film.
La première partie est même franchement réussie, avec son ambiance tellement high school qu'on s'la donne dans la voiture sans capote.
Le changement d'atmosphère aussi envoie du shetland. C'est rythmé, limpide, les bases se posent rapidement. On est très loin du mindfuck et ça fait plaisir de temps en temps.
On passe d'un personnage à un autre, ça se développe, ça gagne en profondeur (molo quand même, mais ça a le mérite d'essayer).
Puis vient 1h30 de vaine tentative de mettre le spectateur mal-à-l'aise. On oublie tout et on recommence, mais avec plein de sang !
Et la raison de ce bain de sang ? Ben.. Lola en a gros !
The Loved Ones se retrouve le cul entre deux chaises. Entre bon délire gore bien assumé et drame sur fond de kidnapping, on sait plus trop ou se mettre. C'est dommage, ce film aurait gagné en crédibilité si l'un des deux aspects avait été approfondi pour lui donner une personnalité. Or on se retrouve avec du gore gentillet très souvent hors champs et un enchaînement de plans bâclés sur les proches du gamin qui s'inquiètent.
Et c'est le deuxième point noir. On peine à grincer des dents, les seuls passages réellement crados qui devraient faire effet sont hors champs. Quand faut y'aller faut y'aller quoi ! A quoi bon gâcher de l'hémoglobine si on peut pas voir un bout de cervelle qui vole pour finir dans le verre de lait ?!
Même sans l'aspect crade, on sent que le film essaye tout ce qu'il peut pour devenir malsain, avec une relation à moitié incestueuse, des gros plans floutés de visages ensanglantés en fisheye qui bougent et rient rient rient, on a même droit à une version cannibale de Gollum (allez, un point pour celle-là)... Paye tes clichés.
Le développement des personnages s'arrête au moment ou on rentre dans la partie sanglante du film. Du coup adieu l'empathie ! Tout l’intérêt de mettre en scène une famille de tarés est de faire réagir le spectateur, qu'il s'identifie ou soit répugné. Ici on ne ressent rien, on comprend que Lola en a gros, on devine pourquoi et on s'en tape.
A côté de ça on a des plans torchés en 2/2 qui servent à rien sinon à remplir un peu de pellicule.
D'ailleurs on se rend compte à la fin du film qu'on a subit 10 minutes de beuverie, fumette, et sexe (allez, un point de plus) entre deux personnages qui sont inutiles. Mais vraiment inutiles. Ils ne servent à rien. On peut les supprimer et ça ne change rien ! J'insiste quoi !
- José ! On a 10 minutes à combler, on fait quoi ?
- Sex Drugs & Rock'n Roll baby !
- Ouaaaaaais !
Sans oublier les clichés que les réalisateurs devraient oublier une bonne fois pour toute, comme un flic qui se pointe chez des suspects potentiellement dangereux seul en pleine nuit, ou la fille morte mais en fait non même qu'elle débarque en arrière plan pour te coller une branlée, et y'en a même d'autres !
Sinon c'est un bon moment, ça fait souvent sourire, c'est moignon comme film quoi (ah ah).
C'est juste agaçant d'avoir l'impression de se faire arnaquer. On nous vend un film de taré et on déballe quelque chose d'assez consensuel...
Merde hein, j'y ai cru !