A force d’écumer les arrières boutiques de soldeurs miteux, je pensais avoir tout vu des films de genre réalisés pour le plaisir exclusif de quelques aficionados ébahis et atemporels. Et puis j’ai vu The machine girl. L’œil en feu et la langue pendante, je découvrais un festival gore et jouissif dans lequel une écolière japonaise, jupe à carreaux et culotte en coton, décime une famille de yakusas à grands renforts de mitraillettes, tronçonneuses et autres objets tranchants. Précisons d’emblée que les vilains ont tué son frère et coupé son bras. La pauvrette a donc de bonnes raisons de vouloir les émasculer…Et plus si affinités, du moment que ça gicle.
Parcourir la filmo du réalisateur, Noboru Iguchi, est déjà un plaisir coupable. On y devine d’équivoques obsessions dont on imagine sans peine les traductions graphiques (Mutant Girls Squad, Robogeishas) voir pornographiques (Beautiful girls on the toilet – Secret Excrement). Le bonhomme n’a apparemment aucune limite dans la transgression fun, son seul credo étant de jeter des filles court-vêtues mais puissamment armées dans des situations foutraques où des ninjas flashy croisent des pervers impuissants. Evidemment, passé le côté surprenant de l’outrance désinhibée, on s’aperçoit bien vite que le sang ressemble étrangement à de la gouache vermillon (ce qui est sans doute volontaire), que le scénar a été écrit par Massimo Gargia et que les acteurs ont été recrutés dans des sanisettes. Heureusement, cela n’altère en rien le plaisir de l’orpailleur dénichant enfin une pépite après de longs mois de recherches infructueuses. Même si cette pépite a traîné dans le cul d’un ours.
Mon conseil : film réservé à ceux qui ont saisi toute la subtilité de la métaphore finale de cette chronique.