Qui ne dort pas, ne dîne pas
The machinist c'est quand même avant tout le plus gros défi physique de Christian Bale. Quand on se nourrit d'une boite de thon et d'une simple pomme pendant plusieurs semaines afin d'atteindre un poids critique de 55kg ( à préciser ) et, quelques mois plus tard, on se retrouve taillé comme une marmule pour jouer un Batman ( ou Fatman pour le coup ) moi je dis : Chapeau.
Mais revenons-en au film. The Machinist raconte l'histoire banale et quelque peu misérable de Trevor Reznik, un usineur industriel. Est-ce son travail pénible et répétitif ou ses collègues à l'humour plus que subjectif qui rend notre "héros" si pâle et si cadavérique, et en plus de ça, insomniaque et anorexique ? Nul n'est moins sûr...
Après une introduction très étrange, je m'immerge rapidement dans ce film où, aux premiers abords, il ne se passe pas grand chose. Nous avons le droit à plusieurs passages où la superbe plastique squelettique de Sir Bale est mise en valeur, je pense à la célèbre scène de la pesée où on peut admirer sur le mur de sa salle de bain tout aussi terne que l'ambiance globale du film ( merci les filtres ) des post it dévoilant une perte de poids progressive du héros. Rapidement, on comprend que Trevor cache un lourd secret, secret qui, malheureusement, se devine un peu trop rapidement à cause ( ou grâce ? ) de plusieurs indices visuels flagrants ou de flash-back carrément révélateurs.
Heureusement, l'ambiance de The Machinist balaye ce point noir. Outre son rythme lent mais voulu, ses personnages secondaires inquiétants ainsi que sa bande son fantomatique qui colle excellement bien avec l'ambiance, nous avons un Christian Bale comme on ne l'a jamais vu. Exit le "BG" au corps d'Apollon, ici, on est face à un pauvre type un peu misérable vivant dans un appart glauque, ce qui paradoxalement, en fait un personnage assez attachant. Sa manière de bouger, ses expressions faciales ( scène du post-it sur le frigo ) ou encore ses vêtements de qualité plus que douteuse fait de Bale, quelqu'un de méconnaissable. Au fil de l'histoire, son personnage se dévoile peu à peu, et plus on approche de la fin, plus l'étau se resserre. ( et comme dit précedemment, le twist final devient évident )
En conclusion ( dur de parler d'un thriller psycho sans trop en dévoiler ) The Machinist, à défaut d'avoir un twist ultra original, est doté d'un soin visuel et sonore très personnel, et est affublé d'une ribambelle d'acteurs, en majorité peu connus, qui font magnifiquement bien le job ( je pisse sur Hollywood au passage ). Bref, un très bon moment cinématographique.
Petit conseil pour finir : le voir une deuxième fois est conseillé pour mieux percevoir les indices disséminés à travers l'histoire.