Un long-métrage qui ne peut pas laisser indifférent, qui recèle une telle force narrative qu'il balaie les quelques défauts qui apparaissent au fil des deux heures. Car, même si il est vrai que la vision qui ressort du film peut paraître quelque peu manichéenne, il apparaît difficile de traiter un tel sujet d'une manière véritablement juste et sans se positionner du côté des victimes. Quand on sait que, selon l'aveu même du réalisateur, la vérité était bien pire que la fiction, on lui saurait gré d'avoir rendu l'ensemble digeste pour nos petites âmes sensibles.
Certaines scènes sont réellement marquantes et osées(la scène de la douche, la scène du père (Peter Mullan) ou encore la scène finale de Crispina) tout en étant nécessaires, et le groupe d'actrices est vraiment convaincant (mention spéciale pour le personnage de Bernadette, elle irradie littéralement l'écran de sa chevelure brune, ses yeux verts clairs et sa moue boudeuse).
On peut cependant s'interroger sur le fait de ne pas avoir voulu centrer l'intrigue sur un ou deux personnages mais plutôt sur une galerie pléthorique qui peut desservir le film à certains moments (le personnage d'Una est sans doute superflu).
Uen réalisation maîtrisée, un sujet fort, utile, un témoignage indispensable sur des pratiques qui perdurèrent jusqu'en 1996.