Un prof de fac en histoire sur le départ reçoit malgré lui ses collègues pour un pot de départ semi-improvisé. Pris d'une impulsion, il se met à leur avouer qu'il a plus de quatorze siècles...
Il ne s'en suit pas une succession des flash-back nous contant un apprentissage auprès d'un mentor retors, une idylle tragique lors d'une période romantique ou les conflits que son altérité auraient pu susciter avec le commun des mortels. La narration se caractérise par un refus du romanesque. Le scénariste, familier de cet univers pour avoir écrit des épisodes de Star Trek ou de la Quatrième Dimension (le film par sa forme en huis clos rappelle un épisode de série télé étiré sur une heure et demi), revient à la signification première des termes science et fiction.
Ainsi, la grande bonne idée est que l'auditoire réuni autour du narrateur se compose d'experts en biologie, paléontologie, théologie, psychanalyse... et chacun va tour à tour examiner, émettre des hypothèses visant à corroborer ou infirmer les dires de leur hôte, avec un sens de la répartie réjouissant.
Très vite le spectateur est invité à se joindre aux convives, à partager leurs doutes quant à la véracité du récit entendu et à comparer et interroger toutes les réactions exprimées par la petite assemblée. Le cliché selon lequel de nombreuses œuvres du cinéma de genre ont pour ambition de convier à une remise en question du besoin de croire en des histoires qu'elles soient d'ordre religieuses ou artistiques, n'a jamais été mieux approprié qu'ici.
Alors qu'on s'attend à ce que rien ne vienne relancer le dispositif, la chute, que certains pourront considérer comme invraisemblable, parvient à provoquer l'émotion nécessaire pour emporter l'adhésion.