Pour son dernier film muet, Alfred Hitchcock restait dans un genre qu’il avait alors beaucoup fréquenté : le mélodrame. Ici, c’est The Manxman, qui comme son nom l’indique, se déroule sur l’île de Man.
Utilisant un duo d’acteurs qu’on avait déjà vu auparavant chez lui, Carl Brisson dans le moyen The Ring et Malcolm Keen dans l’excellent The Lodger, Alfred Hitchcock raconte encore l’histoire d’un triangle amoureux, avec un petit côté lutte des classes dedans, une morale bien d’époque comme on si attendait et des rebondissements sympathiques à suivre. Grâce au talent des interprètes (Anny Ondra, surtout, dans un rôle majeur qui aurait pu gâcher tout le film), The Manxman se trouve être un de ses meilleurs films dans sa période muette, dans la mesure où, au-delà de raconter comme un chef une histoire simple, il continue à expérimenter de nouvelles techniques et parvient à montrer le temps qui passe d’une manière particulièrement étonnante, sans carton, juste visuellement. En 1929, c’est très classe.
The Manxman est un joli adieu d’Alfred Hitchcock au cinéma muet, dans la mesure où il parvient enfin à réaliser un mélodrame passionnant, tout en expérimentant beaucoup.