Que c'est poussif... Ce que je retire de positif de ma séance, c'est les quelques panoramas et l'ambiance singulière, pour l'occidental que je suis, que les décors et le folklore thaïlandais amènent au métrage. Pour le reste, ça ne raconte pas grand chose et surtout pas bien.
Le film se présente comme un documentaire, fictif donc (un mockumentaire ou documenteur) mais c'est bien la forme qu'il prend et, sous un prétexte foireux, l'équipe se retrouve embarquée dans un sacré délire qui durera plus de 2 heures. Cette durée est une première aberration vu la quantité absolument négligeable de scènes indispensables à la compréhension de "l’intrigue" ou y apportant simplement quelque chose d’intéressant. C'est tout de même la première partie qui s'en sort le mieux, soit la première heure, qui à défaut d'être inventive, se tient quelque peu. La deuxième partie est un dégobillage des poncifs du genre, à la sauce thaï, jusqu'à l’écœurement.
Le scénario délite son intrigue en amenant ses protagonistes dans de fausses pistes aussi inutiles (et prévisibles) qu’inintéressantes. Je me suis même dit que ça se rapprochait d'un vaudeville par moments, avec ses faux twist et ses enchainements de scénettes déjà vues. Et puis ça joue parfois très mal, surtout Narilya Gulmongkolpech (Ctrl C/Ctrl V), qui joue Mink et dont on peut supposer la finesse de jeu en observant cette magnifique affiche. Et alors là, on arrive sur un point qui m'a toujours profondément emmerdé dans les films qui traitent de possessions : Les démons sautillants et grimaçants. Qu'est-ce que c'est cheap ! Et puis voilà, travailler avec des acteurs, ce serait mieux pour incarner des rôles aussi. Là ce n'est ni écrit, ni interprété. Et ça m'enlève toute forme d'implication, toute trace d'angoisse. Comment je pourrais avoir peur d'une créature dont l'étrangeté et celle de se comporter comme une ado qui ne sait pas jouer ?
Autre points, l'équipe du film est un personnage et influe sur l'intrigue, seulement on ne sait jamais combien ils sont, ni comment ils s'organisent. Les premiers membres nous sont présentés au début de la deuxième partie, puis d'autre apparaissent plus tard au grès des besoins de l'ajout de points de vue. Les points de vue d'ailleurs ! C'est donc un documentaire et pendant un bon moment nous n'avons qu'un unique point de vue et donc une unique caméra, mais voilà, pour les besoins d'une scène, on en aura trois, cela pour proposer un montage permettant la dramatisation facile de la scène (celle avec la vieille aveugle). Cela pose problème, car lorsque l'on choisi le parti pris du documentaire, ce genre de trahison détruit la suspension d'incrédulité. À un autre moment la caméra sera détruite et une autre caméra proposera naturellement son point de vue lors d'un plan d'ensemble. Mais d’où il sort lui ? Et surtout, qui monte, puis distribue, un documentaire où ça se fait détruire la gueule face caméra et où ça s'enjaille dans la tripaille ?
Evidemment les incohérences sont légion et les comportements aléatoires selon les besoins du scénario. Bref, c'est mal pensé et mal fagoté, mais l'autre problème c'est que j'ai déjà vu ce film, plusieurs fois. Parce que ça a beau se passer ailleurs, c'est la même histoire, les même archétypes, les mêmes erreurs. En fait c'est les mêmes ingrédients de base, on a simplement changé les épices.