Troublesome Night 72
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Le premier film que je vais voir est le hong-kongais The Midnight After de Fruit Chan, adaptation du roman graphique Lost on a Red Mini Bus to Taipo écrit par un jeune auteur de 25 ans nommé Mr. Pizza - ça annonce la couleur. L’histoire se concentre sur 17 passagers d’un minibus en direction de Taipo ( oui, comme dans le titre ), qui arrivé à destination réalisent qu’ils sont sûrement les derniers survivants de la planète. Glissement temporel ? Purgatoire ? Contamination virale ? Claude Vorilhon ? Après avoir émis toutes les théories imaginables, les téléphones de tous nos protagonistes sonnent en même temps. De l’autre côté de la ligne, l’appel au secours de Major Tom. Un pitch comme celui-ci promet un moment de cinéma généreux, et j’étais loin d’être déçu. Le film opère un véritable mélange des genres, entre science-fiction post apocalyptique, horreur, comédie musicale et drame social. Sa forme rend service à un scénario qui part dans tous les sens, n’omettant aucun détail concernant la vie passé de nos personnages, ces dernier se découvrant petit à petit, et qui, même si ils se basent se des modèles connus, s'en éloignent assez vite.
Malgré la forme parfois très grotesque - à coup de séquence musicales clipesque sur fond de techno/hip-hop et quelques plans ouvertement gore - et l’humour plus qu’absurde, le métrage s’avère très pessimiste et tient un discours assez noir sur nos sociétés, premièrement pour les honk-kongais qui sont dans un flou total concernant leur avenir et la rétrocession complète à la Chine en 2046, mais également lors d’une séquence assez violente, dans laquelle hypocrisie et fascisme, deviennent juges et bourreaux, lors de la création d’une nouvelle justice sociale pas si aveugle que ça. Le métrage de Chan fait directement penser à Southland Tales, le délire post-apo de Richard Kelly, dans lequel, la mise en service d’une énergie nouvelle génération dérègle l’espace-temps. Les deux films sont empreints d’une peur. Celle d’une génération pour son futur, qui après Tchernobyl, et Fukushima, a le droit de se demander quel sera le sien. Évacuation de masse, perte des proches, incompréhension, mutations, contamination… Finalement, le film est à l’image de l’avenir : incertain, bordélique, et foutrement pessimiste.
Tiré du journal de festival du BIFFF : lire l'article entier sur mon blog...
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Créée
le 24 avr. 2015
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