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Dire que j’étais enthousiaste à l’annonce de la sortie de ce docu n’est pas peu dire : en bon matérialiste compulsif, qui alterne les prises de consciences dépressives et les crises d’angoisse d’achat, je voulais trouver une source supérieure d’inspiration, un guide pour me conduire à l’étape d’après, me faire progresser, gagner un niveau dans la vie.


The minimalists, c’était la promesse de comprendre et de pouvoir mettre en pratique cette éthique de vie qui consiste à laisser l’inutile, à se débarrasser sur trop plein et des réflexes d’accumulation de merdier.
C’était l’occasion de tordre le cou pour de bon à l’axiome « abondance de biens ne nuit pas. »


Las, mon attente était peut-être trop forte. Toujours est-il que le propos du film est plus que sommaire dans son approche : trop acheter c’est mal. Les entreprises veulent vendre toujours plus. Et vous êtes leurs cibles consentantes. Merci, ça on ne le savait pas.


Pour le reste, point de conseils pratiques, de « comment se débarrasser vraiment et rapidement », comment vendre, à qui donner, tout un tas d’infos pratiques que le spectateur lambda aurait pu, comme une liste de courses, suivre à la lettre. Comment faire le vide, quelle méthode employer, comment ne pas se priver, comment ne pas replonger, comment contenir les pulsions d’achat qui se déclenchent parfois chez certaines personnes ? De tout ceci, on ne saura rien (ou presque, le générique de fin et les 5 dernières minutes apportent un semblant de proposition d’organisation).


Mais des parcours de vie insipides, une rhétorique de l’accomplissement personnel qui confine à la secte dont les animateurs seraient des gourous (le plan final, où ils interviennent dans une église, renforce encore ce sentiment dégueulasse) et un système de Ponzi du bonheur par le vide théorique. Consultez leur blog, c’est ce qui les fait vivre. L’ensemble n’est qu’une vaste fumisterie, une pub pour leur propre gueule qui n’enseigne rien si ce n’est la soumission aux plus faibles.


Par ailleurs, le nombre d’affichages de colis Amazon me fait me demander si un sponsoring malveillant, à la manière de ce que dénonçait le film Fight Club, ne se serait pas glissé dans cette maladroite leçon.

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le 3 janv. 2021

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hillson

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