Nihilisme, subst. masc. 1. Doctrine selon laquelle rien n'existe au sens absolu.

Fidèle dans l'ensemble au roman de Stephen King, réalisé avec soin et précision par l'habitué des œuvres du romancier Frank Darabont, déjà auteur des sublimes Évadés et de La Ligne Verte du même King, cette adaptation originale du roman "Brume" est une totale réussite.

Avant tout, l'interprétation est terriblement juste, le casting étant tout simplement parfait : des excellents Thomas Jane, William Sadler (présent dans tous les films de Darabont) ou encore Andre Braugher à la brillante Marcia Gay Harden, ici véritablement exécrable en mégère catholique manipulatrice. Mais c'est au niveau du scénario que le film se rapproche du chef-d'œuvre car, outre son côté fantastico-horrifique, l'histoire tourne principalement autour d'un huis-clos étouffant, éreintant, huis-clos qui va montrer la vraie nature des hommes face à un mystérieux danger.

La peur de l'inconnu, la confiance d'autrui, le soutien, l'entraide et le désespoir sont donc au centre de cette passionnante intrigue où chacun révèle peu à peu sa véritable personnalité, que ce soit à travers des actes héroïques, lâches ou encore détestables. Darabont livre donc ici une mise en abîme profonde et travaillée de ses personnages tout à fait lambda, faisant intervenir de temps à autres ces fameuses différentes créatures (par ailleurs fichtrement bien réalisées) à travers certaines scènes mêlant angoisse, gore et bien entendu suspense, le tout étant ici bien entretenu, en témoignent la scène avec les araignées et la première attaque du monstre. La pression monte crescendo, le monstre étant finalement plutôt discret afin de soutenir ce suspense si palpable.

Ainsi, du début à la fin, nous sommes immergés dans cette histoire passionnante et douloureuse où le danger ne se trouve finalement pas plus à l'extérieur qu'à l'intérieur de ce supermarché barricadé, les véritables monstres étant les hommes et non ces mystérieuses créatures. En conclusion, The Mist est l'une des meilleures adaptations de Stephen King et prouve que Frank Darabont est sans conteste l'homme de la situation quand il s'agit de mettre en images les œuvres les plus touchantes de l'auteur. À voir absolument.