The Mist par Joro Andrianasolo
Fantastique. Terrifiante confrontations de l'humain avec lui-même et face à l'inconnu, ou du moins face à ce qu'il ne maîtrise pas: le brouillard et tout ce qui en ressort.
Face à la soudaine apparition d'un brouillard enveloppant la petite ville de Bridgton, quelques habitants courent se réfugier dans un supermarché à proximité duquel ils se trouvaient. Après qu'un jeune homme ait été enlevé et visiblement tué par une créature à tentacule, les réactions sont divisées, des plus dociles aux extrêmes. Chacun ayant ses théories sur la raison de tout ça, plusieurs d'entre eux refusant obstinément de voir quoi que ce soit sans oublier ceux qui prétendent connaître la vérité. Marcia Gay Harden en fanatique religieuse est absolument parfaite, et en contrepoids de son personnage, on trouve l'excellente Frances Sternhagen qui lui donne la réplique à plusieurs reprises dans le rôle d'une espèce de grand-mère badass.
Je trouve un peu dommage que le design des monstres soit assez médiocre, la terreur des personnages humains, elle, est en revanche, parfaitement retranscrite et crédible. Une partie de moi aurait voulu qu'on ne montre pas du tout les créatures, pour accentuer l'aspect "peur de l'inconnu".
La bande son est à la hauteur de tout ce qu'inspire ce film: de longues plages de silence alternant avec quelques (courtes mais intenses) envolées plus rythmées (paniquées ?) pour les scènes d'action. Cette constante tension entre les personnages donne lieu à des scènes terriblement puissantes, dont l'une touchant à la vindicte populaire et à la manipulation de la foule en proie à l'angoisse. Les dernières minutes du film sont poignantes, chargées de désespoir.
Ils ont même trouvé le moyen de glisser un peu d'humour là dedans (le coup de la canette et la référence aux lapidations dans la Bible).
Après, j'imagine que, comme toute adaptation d'une oeuvre de Stephen King, il y a des différences flagrantes qui ont sauté aux yeux des fans. Ne connaissant pas l'oeuvre originale, j'apprécie ce film tel quel.Je déconseille toutefois son visionnage à quiconque souffre d'entomophobie.