"L'Homme est un loup pour l'Homme."
Frank Daramont, un habitué des adaptations de Stephen King (Les évadés & La ligne verte), nous livre ici un film de monstre (à première vue) à petit budget.
Le film ne dispose pas de gros effets spéciaux, à cause de son petit budget. Tout d'abord, tout comme la nouvelle, il nous présente l'horreur que très rapidement. Un mystère, très vaguement évoqué. Pour finalement nous présenter des monstres, par forcément très au point techniquement pour son époque (2007), mais qui parviennent tout de même à mettre la pression durant les quelques scènes d'action, ou les personnages se font abattre les uns après les autres dans des circonstances horripilantes, à vous en dresser l'échine, dans un univers riche créé de toute pièce.
Mais derrière cette image de film d'horreur de série B, on s'aperçoit rapidement que les monstres anecdotiques ne sont que prétexte au véritable fond.
Le film est un huis clos dans un magasin, permettant d'amener le véritable fond du film : une étude sociologique pertinente.
On regarde évoluer un groupe d'humain pris au piège. Les caractères se dévoilent peu à peu, les groupes se forment derrière leurs croyances (les sceptiques, les fanatiques religieux, les suicidaires dépourvus d'espoir, ceux qui cherchent à survivre à tout prix,...). On observe alors les différentes réactions, comment les Hommes réagissent, jusqu'où les humains peuvent aller dans des situations extrêmes. Dans cet environnement hostile, on va découvrir que les monstres « cachés » à l'extérieur ne sont pas la seule menace.
Thomas Hobbes l'a écrit : « L'Homme est un loup pour l'Homme. »
Les constantes menaces, à l'intérieur ou à l'extérieur, ne cesse d'augmenter la tension dramatique, horrifique, prenant le spectateur à la gorge pendant près de deux heures. Jusqu'à une fin, des plus perturbantes pour le cinéma contemporain. Une véritable claque, d'une violence pouvant aisément choquer le spectateur pas averti. Un final qui nous colle à la peau, dont le spectateur a dut mal à se défaire après la diffusion.
Le film est extrêmement fidèle à la nouvelle de base. Le réalisateur n'a eut qu'à éclaircir quelques points pour parfaire la compréhension de l'histoire. Frank Daramont a pris le risque de changer toutefois la fin, pour clôturer son film sur un grand bouleversement. Une fin beaucoup plus sombre et cynique que dans l'écrit. Stephen King, lui-même, aurait déclaré que si il avait pensé à cette fin en 1982, il l'aurait écrite.
Le film a reçu deux nominations et un prix au Saturn Awards – Academy of Science Fiction, Fantasy and Horror Film 2008 (meilleur film d'horreur, meilleur réalisateur, et meilleure actrice dans un second rôle pour Marcia Gay Harden).
Marcia Gay Harden, qui a reçue son prix, joue un rôle à nous dresser les poils sur le corps à chacune de ses interventions. Elle parvient à nous faire autant détester l'intérieur, que la Brume.
Malgré une réalisation, en manque de moyen, qui donne une approche plus télévisuelle, le film ne déçoit pas les espérances que pouvait promettre la nouvelle.
Petit bémol pour la diffusion, le film n'a été projeté que dans très peu de salle en France à sa sortie (moins d'une cinquantaine).