Il me prend trop la tête ce film ! Il m’énerve ! Il m'énerve ! Il m'énerve !
Le doute m'hateub...
Je vais faire court et spoilant sur la fin, parce que tout ce qui m'intéresse au sujet de The Mist, et à mon corps défendant, c'est sa morale...
Pour le reste, il y a du Dead Can Dance, et ça c'est le top, des acteurs - de seconde zone - assez bof, des personnages relativement caricaturaux aux réactions pas toujours rationnelles, et des effets spéciaux assez cheap mais quelques beaux plans tout de même... Il y a aussi pas mal de gore, donc âmes sensibles s'abstenir.
Maintenant, je vais spoiler les choses sérieuses en vous donnant ma vision et mes interrogations en résumant l'adaptation de Franck Darabont de la nouvelle originale de Stephen King, puisque paraît-il (je ne l'ai pas lue), il en aurait changé la fin.
Et pour moi, c'est là que le bât blesse, même si après réflexion, c'est peut-être pas aussi désastreux qu'au sortir du visionnage :
L'histoire consiste donc en un brouillard où sévissent de nombreuses et méchantes bestioles de tailles surdimensionnées n'attendant que de becter de l'humain - au passage, vu la taille de certaines, on ne comprend pas bien pourquoi elles n'essayent pas de forcer l'entrée du magasin...
Parmi les clients, il y a une meuf que l'on nous présente comme fanatique catholique ; enfin c'est ce que les gens du village disent... Il faut dire que cette dame s'avère fort peu sympathique et passera son temps à prêcher l'Apocalypse s'abattant sur ce petit monde.
Au fil des évènements, correspondant étrangement aux descriptions du Nouveau Testament (ou l'ancien, je ne sais plus et je m'en fous^^), celle-ci parvient peu à peu à convaincre quelques "âmes". Jusque-là rien d'anormal, mais la scène du moustique géant la "graciant" m'a direct fait tiquer, pour ne pas dire qu'elle m'a mis la puce à l'oreille, et là, ça commençait déjà à piquer...
Plus tard, alors que deux camps se forment, son groupe finit par devenir largement majoritaire (celui du peuple américain de base contre celui des élites éduquées en quelque sorte), et après une première offrande au Dieu des bêtes, une rixe commence entre les deux camps et la fanatique se fait comme crucifier par deux balles dans la tête, telle une martyre... Là, ça devient hard. Je n'en peux déjà plus...
Mais le pire, après de jolis et puissants passages en voiture (et c'est là où tu te dis qu'on est passé à côté d'un très bon film), c'est le final : les rescapés non-croyants finissent par se suicider parce qu'ils ne pensent plus avoir d'échappatoire... Ils n'ont plus la foi quoi... Et ni une ni deux, l'armée américaine (du Bien ? Divine ??? Flippant comme idée en tout cas) vient les libérer alors que le héros survivant vient de tuer son fils et ses derniers compagnons.
Ahem. Alors qu'en penser ? Dans un premier temps, j'y ai vu une morale judéo-chrétienne intégriste des plus abjectes : les non-croyants, aveugles et n'ayant pas suffisamment la foi (le miracle de l'armée américaine, je vous le rappelle) n'ont qu'à s'en mordre les doigts, malgré le fait qu'ils aient pris des risques pour sauver les autres? La bigote avait raison ? Même si l’apocalypse n’a pas eu le dernier mot, valait-il mieux rester cacher, prier et attendre le salut ? La femme qui était partie au début contre toute logique (un trèfle à 4 feuilles au cou), et ayant survécu (on la retrouve dans un des chars) aurait été sauvée par son amour aveugle pour son fils (qu'elle avait fait garder par une amie je vous le rappelle) ?
Dans un second temps, à froid, j'y ai vu 3 niveaux : celui des trop croyants sectaires et fanatiques qui tueraient jusqu'à leurs semblables ; celui des pas (assez) croyants qui, suicidaires, finiraient par tuer leurs semblables par désespoir ; et enfin, celui de ceux qui aimeraient aveuglément en dépit de tout bon sens et s’en sortent. pourquoi pas, c'est plus équilibré en tout cas ; mais ce qui me chagrine là-dedans, c'est que l’américain moyen, suiveur et s'étant laissé embobiner par l'intégriste s'en sort, non ?
Alors quoi ? Cette brume est une métaphore ? Les péchés des athées ? Une autre religion que je ne nommerais pas ? Euuuuh, ça ne m'étonnerait pas, tiens...Et y a quoi à voir derrière cette intervention de l'armée rattrapant les erreurs des scientifiques (les créationnistes détestent les scientifiques) ?
D'après moi, et pour conclure : au mieux tout cela reste maladroitement incohérent, au pire c'est un dégueulis de prosélytisme embrumé...
Extrêmement dommage, parce qu'on ne s'ennuie pas devant ce film.
PS : Prouvez-moi que je n'ai rien compris s'il vous plaît ! :(