Stephen King est de nouveau porté au cinéma et comme pratiquement tous ses bouquins ont été adaptés au cinéma, voire même plusieurs fois pour certains, les studios commencent depuis quelques temps à piocher dans ses nouvelles pour des résultats nécessairement en demi-teinte.
Eh oui, à moins de combler les lacunes en respectant le style de l'auteur ou se réappropriant l'œuvre avec une véritable patte, il est compliqué de construire tout un long-métrage autour d'une histoire d'une cinquantaine de pages (voire bien moins pour certaines). Et ici OZ Perkins, qui nous avait déjà pondu le très mauvais "Longlegs" l'année dernière, tente de faire un espèce de mix des deux (et en profite d'ailleurs pour faire un petit hommage à Annie Wilkes).
C'est-à-dire que la première partie du film est relativement fidèle au livre, même si ce n'est pas le même schéma narratif qui est mis en place (la nouvelle alternait présent et flashbacks et développait beaucoup moins le passé de Hal), on retrouve les mêmes personnages, plus ou moins les mêmes situations et bien-sûr le fameux singe maléfique.
Petite aparté sur le singe d'ailleurs qui n'a pas de cymbales qui font "dzing-dzing-dzing" comme dans la nouvelle mais un petit tambourin, ce qui est assez dommage car moins impactant visuellement parlant (enfin, on a tous en tête cette image du singe flippant avec ses cymbales quoi).
Bref, tout commence comme dans le livre donc mais, puisqu'il faut bien étoffer l'histoire pour arriver à une durée convenable, le film part totalement en vrille ! Et franchement, ce n'est pas une mauvaise idée puisque le ton change de celui de la nouvelle, c'est-à-dire que nous sommes ici dans de la comédie noire cynique complètement assumée.
En effet, le réalisateur parvient assez souvent à déjouer les attentes du spectateur avec un montage efficace et une bonne maitrise des codes du genre. De plus, on a du gore fun et complètement décomplexé avec des morts toujours originales qui jouent sur l'attente des spectateurs, à la manière d'un "Destination Finale".
Mais alors l'histoire en elle-même est d'un ridicule sans nom. En effet, même en jouant la carte de la comédie, le réalisateur (qui en est aussi le scénariste) aurait pu construire une histoire crédible parce-que certes, le ton du film est absurde mais ça tombe bien trop souvent dans le grotesque, d'autant plus avec des raccourcis narratifs grossiers qui n'aident pas. Et puis, tout simplement, le rythme n'est pas bon. En effet, on sent que le film ne sait pas toujours quoi faire et ça tire alors en longueur pour tenter maladroitement de faire avancer l'histoire mais ça ne fonctionne jamais vraiment.
Même si c'est parfois rigolo (même souvent, le film est tout de même divertissant), "The Monkey" rejoindra très certainement la montagne d'adaptations oubliables de King.