Et j'avais pourtant revue mon absence d'attentes à la baisse, au vu du gothique péroxydé! J'ai même supporté le film et presque pris un plaisir coupable à le suivre durant la première heure, les délires du "you're the one but you didn't know it" faisant systématiquement vibrer la fibre nostalgique du jeune gosse de six ans qui rêvait qu'il rejoignait une horde de vampires - bercé par la lecture du Petit Vampire de la Bibliothèque Rose -.
Donc oui, malgré le triangle amoureux Twighlightien - avec une donnée gay en plus, pour faire "in" (mais du coup ça fait un carré amoureux ?) -, le blondin au charisme de moule, l'amoureux friendzoné, j'ai joué le jeu.
Et là, après une espèce de parade de drague vite envoyée, on a droit au clip seduction le plus cheap du cinéma, une chanson de merde sur des fleurs magiques qui s'allument, au baiser le moins spontané de la terre, au cliché de la pluie - remplacée par le système d'arrosage des dites-fleurs -, à la crise de jalousie de la part du blondin la plus factice du monde (le mec joue le jaloux face aux friendzoné binoclard, quand même!), à la "découverte" des sentiments du copain d'enfance par la dinde, le mec qui part parce qu'il comprend que tout cela est vain, l'albinos qui de son coté va se scarifier une rune pour soigner son coeur brisé. Tout ça en moins de 5 minutes.
Je me suis fait violer mentalement par tous les clichés du fanfic post-twilight, en moins de 5 minutes.
J'ai beau être indulgent, il y a des limites quand même.
EDIT : j'ai quand même poussé jusqu'au bout, victime d'une terrible malédiction qui consiste à toujours regarder la fin d'un truc même et surtout quand il est mauvais (j'ai pas choisi, c'est pas moi, c'est la Malédiction, j'vous dis!).
Et bon, il est très probable que le réalisateur, conscient du manque de consistance de son matériau de base, ait une volonté de jouer sur les code du Twilight-movie (c'est devenu un genre qui sévit surtout dans le monde des séries télé), de les pervertir, les tourner en ridicule.
En tout cas, je l'espère, car tout ça reste très mauvais et ne deviendrait digeste qu'à travers le prisme d'une volonté de souiller ces codes éculés.
Néanmoins, quelques retournements amusants, voire presque audacieux par moment, ne parviennent pas à sauver le film.