THE MUMBAI MURDERS (15,9) (Anurag Kashyap, IND, 2016, 127min), le pitch :
Ce polar hallucinant nous plonge en plein cœur de Mubai (ville indienne) à la poursuite d'un killer au surnom de Ramanna, inspiré par un célèbre tueur en série des années 60. Anurag Kashyap revient à La Quinzaine des réalisateurs après avoir déjà présenté le formidable diptyque Gang of Wasseypur 1 & 2 (2012) et l'oppressant "Ugly" (2013) avec cette bombe de thriller très sombre. La mise en scène est magistrale, après un prologue qui met dans l'ambiance hypnotique, vient déferler de façon survolté le meilleur générique de l'année (applaudi en pleine projection) et s'ensuit une histoire de dingue décliné en huit chapitres dont la palette de mise en image se décline de façon multiples (plans séquences de dingues, invention et surimpressions en tous genres, ralentis, angles de vues surprenants, gros plan ultra serré), le savoir faire est impressionnant. La narration n'est pas en reste car malgré des flash back, le récit est d'une fluidité exemplaire où se loge de l'excellent humour noir et des touches romanesques au milieu de la fureur. Car on n'est pas venu ici pour étendre du linge, ça défouraille, ça séquestre, ça massacre à l'aide de barre à démonter un pneu accompagné par des hallucinations mystiques du héros confronté à un policier qui n'a rien à lui envier. Ce film complètement barré comporte néanmoins quelques petites longueurs, mais l'ensemble captive de par sa tension constante, ses règlements de comptes, ses traques, ses rebondissements, ses acteurs démentiels et la maestria de la mise en scène énergique et inventive. Venez affronter le redoutable et imprévisible Raman Raghav 2.0. Rageur. Brillant. Labyrinthique. Jubilatoire.