Nous n'allons pas nous mentir. Il y a un véritable hype qui s'est développé il y a quelques temps sur le cinéma coréen. La raison étant qu'il a su percer à l'international grâce à plusieurs démiurges tels Park Chan-Wook et son Old Boy qui en fut le fer de lance mais aussi Kim Jee-woon, Bong Joon-ho et Na Hong-jin qui sont les plus connus. Sauf qu'en fin de compte, au-delà de ce quatuor, il y a tout de suite beaucoup moins de monde. C'est souvent comme ça malheureusement. On encense en restant en superficie, sans à aucun moment creuser. J'étais comme ça à une époque mais je suis bien content d'avoir suffisamment bien développé ma curiosité. Grâce (ou à cause de, c'est selon) à ça, il y a logiquement eu des désillusions mais je préférerai toujours ça plutôt que de rester dans une sorte d'ignorance béate.
Ainsi, si j'ai pu tâter quelques films corrects mais sans plus, je viens d'avoir l'honneur de goûter au plus mauvais film coréen que j'ai vu à ce jour. Je ne tâcherai pas de faire une longue chronique, l'oeuvre ne méritant aucunement que je ne perde mon temps à disserter sur son cas. Si le synopsis laisse entrevoir un thriller policier malin et bien ficelé, les espoirs s'évanouissent au gré des minutes voyant The Neighbors apparaître comme un téléfilm digne des programmes les plus soporifiques passant sur France 3 par un dimanche pluvieux. A aucun moment, le réalisateur ne se décide à développer son sujet. On pense de fait à la vie de la gosse avant que sa mère ne soit remplacée par "belle-maman". Rien ne nous est dit. Est-elle partie avec un autre homme ? Est-elle devenue un macchabée pourrissant dans un caniveau perdu en pleine forêt ? On ne sait rien. Le père s'en fout autant de ça que de sa fille assassinée. TOUT VA BIEN !
Plus le temps avance et plus The Neighbors sombre dans le grossier, l'amateurisme et les mauvais choix de mise en scène. Le salut provenant d'un vendeur de valises et d'un livreur de pizzas, les coïncidences et ficelles énormes qui se comptent par dizaines, les incohérences diverses et variées. Si jamais vous avez oublié le code de votre valise, pensez à donner quelques coups de tête dedans pour l'ouvrir. Quant aux fournisseurs d'énergie, veillez à surveiller les déplacements constants d'oiseaux car un brin de paille supplémentaire déposé sur un nid, lui-même disposé sur des câbles exposés à la pluie, risque d'entraîner une coupure de courant dans toute la ville. Et je pourrais encore continuer longtemps ainsi sauf que je n'en vois pas l'intérêt.
A cela, nous rajouterons une interprétation des acteurs en dent-de-scie (les quelques-uns se débrouillant au mieux de manière passable), quelques notes d'humour qui ne parviendraient même pas à faire rire un clown sous Poppers et des effets de mise en scène pas toujours judicieux (cf : les ralentis très lourds). Il n'y a ni tension, ni suspense, ni mystère. The Neighbors est un produit fade, aussi inspiré que le cinéma B américain, qui ne raconte ni ne montre jamais rien d'intéressant. Voilà c'est tout !