Joie et bonheur ultime. En effet, cette année c’est Nicolas Winding Refn qui a eu le droit à sa rétrospective au Festival du Film Policier de Beaune, j’ai donc pu revoir The Neon Demon. Ce film qui m’intriguait depuis que j’en avais entendue parler à Cannes il y a maintenant au moins 3 ans ; j’avais vu les premières images et je ronchonnais allègrement dans mon canapé car je n’étais pas à Cannes. Bref, je l’ai vu une première fois, en novembre 2016 (effectivement je suis cette personne psycho rigide notant tout dans un carnet), depuis mon canapé et non depuis une salle cannoise, ce qui m’a permis de pouvoir m’extasier toutes les 30 secondes devant la beauté de ce film à voix haute sans gêner personne. A l’idée de le revoir j’étais surexcité (comme à chaque instant de ma vie mais passons), et j’arrive à trainer mon père à cette séance. Sans bien sur le prévenir de ce qu’il allait voir….


Bon, c’est super Léa, comme toujours tu fais une intro qui dure 15 lignes pour raconter ta vie mais est-ce que c’était bien ? Mieux ? Moins Bien ?
Eh bien flash info : c’était ultra bien, mais alors vraiment et c’était même mieux que mon premier visionnage (oui je vais rentrer dans le détail, pas la peine de souffler devant ton écran parce que j’écris pour ne rien dire, laisse-moi faire ma critique tranquille).


Je vais rappeler l’histoire vite fais, pour que même ceux qui arrivent sur ma critique complètement par hasard comprennent de quoi qu’on cause. C’est donc Elle Fanning qui débarque à Los Angeles pour être mannequin. Et comme elle est plus belle que tout le monde et bien tout le monde est très, très, mais alors TRES jaloux. Alors, avec ce speech on se dit ‘’super, le scénario tient en trois lignes, c’est quoi ce truc encore ?’’. Sauf que le film veut dire tellement de choses. Outre la plongé dans le monde de la mode, où l’on se doutait bien que rivalité et faux nez régnaient, Refn veut également nous monter Los Angeles et à quel point cette ville reflète la beauté et sans doute l’espoir (bon, ça fais un peu cucul dis comme ça, donc je vais développer). En fait, ce n’est pas que la beauté de la ville qu’il veut nous monter et à quel point le coucher de soleil est magnifique : on s’en doute. Il veut aussi mettre en valeur que, parfois y’a des trucs moches, par exemple l’hôtel ou Elle dort (j’aurais pu ne pas mettre la muscule que la phrase aurait eu encore un sens, c’est fou…). Et que même dans les pires endroits la beauté peut y dormir.


Alors je vais en parler maintenant parce que c’est quand même le sujet du film : c’est terriblement beau. Mais c’est beau tout le temps, à un point où tu voudras te faire tatouer toutes les images sur le corps (je ne suis pas du tout excessive, c’est ça qu’est bien…). Visuellement, chaque scène va développer une ambiance via une couleur souvent du violet, mais aussi du blanc ou bien du rouge. Et alors, bon, des fois on va faire des mélanges de tout cela, parce que faudrait quand même pas déconner et utiliser qu’une seule couleur. Ce qui fait que la scène dans la boite de nuit me plait plus que tout, tu me mets une musique électro ultra forte et des flashs de lumière et je suis contente (et ça se dit cinéphile…). Et alors il y a un véritable soin apporté aux cadres (en même temps y’a un réalisateur derrière cette caméra, normal qu’il ne filme pas n’importe quoi). Et Elle Fanning ne détonne pas dans ce monde de beauté, mais alors pas du tout du tout. Cette fille est lumineuse et a une telle candeur au milieu de toutes les autres filles (je sais que c’est fait exprès mais ça fonctionne tellement bien…).


On aurait tendance à se dire : ‘’chouette ! je vais regarder un film avec une esthétique de pub pendant 2h’’. Alors oui mais non. Parce que Nicolas (je l’appelle par son prénom maintenant qu’on a respiré le même air beaunois) a décidé d’allier la forme et le fond (ce qui est toujours mieux en général). Donc une fois qu’il a bien développé tout son délire sur la beauté, et bien il va détruire cela à coup de grandes gerbes de sang et de piscine vide (je ne spoile rien, mais ceux qui ont vu savent). Et c’est à ce moment-là que mon deuxième visionnage a été utile ; je n’avais absolument pas compris ce qu’il se déroulait après la piscine (mon cerveau devait être occupé à une rénovation intérieure je ne sais pas…). Et je trouve ça dingue d’avoir mis quelque chose d’un peu mystique là-dedans, mais de façon plutôt subtile pour que je passe à côté la première fois. Et alors je crois que la scène finale est l’une des scènes qui m’a le plus marqué de part sa signification et sa violence. C’est parce que le réalisateur arrive à créer une ambiance qu’on pourrait croire lisse et belle sauf que derrière les masques, surprise ! c’est beaucoup plus étrange et beaucoup plus sanglant que ce que l’on pensait.


Je vais parler de deux scènes qui m’ont marqué et que j’affectionne beaucoup, et qui en plus reflète à merveille l’ambiance du film. D’abord la scène d’intro résume à la fois le fond et la forme du film : Elle Fanning, coiffée d’une couronne de cheveux et pleines de paillettes semble égorgée sur un canapé. Voila tout le film est présent : la beauté et la mode le sang et les faux-semblants et bien sur la musique électronique très (trop) forte. Et l’autre scène et celle où elle se va chez un photographe. Il lui demande de se déshabiller, ils ne sont que tout les deux dans un studio blanc. Instinctivement, tu te dis que quelque chose va très mal se passer. Mais non. Il va juste la peindre entièrement en or. Et c’est tellement beau. Là encore beauté et apparence sont au cœur de la scene.


Bon, qu’est-ce que je peux raconter d’autre sur ce film merveilleux ? La B-O composé par Cliff Martinez est un bijou, je pourrais me dandiner dessus (pas en rythme évidemment) pendant un moment. Tous les acteurs et toutes les actrices sont géniaux, même Keanu Reeves avec ses cheveux gras. Le film est jusqu’au boutisme dans son délire : il sait qu’il est beau, Refn va jusqu’à apposer ses initiales comme un créateur de mode au début de son film. Ah et une dernière petite remarque avant que je fasse une conclusion : je n’ai toujours pas compris pourquoi le générique se passe dans le désert, voilà donc si quelqu’un a une explication, faites moi signe.


Bon alors, il est temps pour moi de conclure cette critique qui est beaucoup trop longue (en même temps si j’arrêtais de raconter ma vie et de raconter n’importe quoi entre parenthèse elle serait bien plus courte). Vous devez regarder ce film pour tout ce qu’il a à proposer. Je ne le dis pas trop mais cela reste une expérience sensorielle, un moment à vivre : vous allez en prendre pleins les rétines pendant deux heures, puis vous allez vous demandez ce que vous venez de voir. Mais tentez cette expérience, au pire vous aurez passé deux heures à comtempler la beauté d’Elle Fanning et de jolies images, il y a pire non ? Vous pourriez par exemple décider de regarder Drive ce qui est une très mauvaise idée car c’est beaucoup trop mou (les fans de Drive je vous embrasse, évidemment).


Sur ces délicats mots j’espère vous avoir convaincue, je vous souhaite des photoshoot doré et des bains de sang et vous dis à bientôt pour une nouvelle critique beaucoup trop longue.

Leariouls
10
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le 5 mai 2019

Critique lue 224 fois

Leariouls

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