Glauque, c'est déjà pénible, mais glauque et chiant, ça fait carrément beaucoup. Autant dire que je n'ai pas envie de mâcher mes mots après cette plongée trouble dans toutes les activités les plus malsaines de l'humanité. Il ne s'agit plus là de complaisance, mais de l'esthétisation du dégueu, et ça, ça me pose un problème éthique insurmontable. Finalement, on obtient tout sauf une dénonciation quand on se complaît dans un voyeurisme borderline permanent (je crois que c'est le moment de brandir la scène de masturbation nécrophile pour parer toute tentative de votre part de défendre la vision artistique du malade qui nous a infligé ça... ). La fascination de l'horreur peut légitimement heurter une grande fille saine comme moi... ^^ Blague à part, j'ai eu le plus grand mal à encaisser la lenteur délibérée des scènes choc, la musique planante comme prélude à la barbarie, ces poupées en cire aux expressions inhumaines qui se vautrent dans des émotions avilissantes, et le crescendo dans la provocation qui aboutit à un final presque carnavalesque à force de défier la bienséance. En résumé, une grande tige naïve à tête de chaton plongé dans l'eau bouillante déboule à LA, capitale du creux, et subit une sorte de mutation au ralenti bien pénible pour les nerfs qui la transforme en une autre de ces godiches arrogantes de 2 mètres de haut et 25 kilos prêtes à tout pour entendre des flatteries vides de sens de la part de beuzons (c'est du patois, et dans la région d'à côté, ça se dit châtrons, et on pourrait commencer un vademecum des insultes les plus terroirs, pour égayer l'atmosphère...) tout occupés à jouer à l'artiste contemporain, ce qui, visiblement, se résume à faire la gueule en humiliant des anorexiques. Bref, qui a prétendu que cintre, c'était un métier de toute façon ? Je vous épargne l'incursion du côté film d'horreur qui vient couronner le tout... nan, vraiment, un pensum à éviter absolument pour une question d'hygiène de la tête... par contre, si l'envie vous venait de brocarder l'absurdité de certaines activités humaines liées au monde factice du divertissement, je vous conseillerais bien Karoo, le roman fabuleux de Steve Tesich, qui, lui, fait mouche à chaque page. Comme ça, j'aurai fait un truc positif et pas juste dézingué une œuvre de l'esprit, ce qui fiche toujours un peu mauvaise conscience...

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le 17 sept. 2018

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