Beauté : aliment des déesses contemporaines

Si Drive et Only God Forgives étaient des célébrations de la masculinité par l'intermédiaire du grand Ryan Gosling, The Neon Demon, sans du tout trahir l'univers exploité et mise en œuvre par le cinéaste Refn dans ces deux précédents films, s'affaire ici à montrer comment la féminité est mise à mal dans l'aberrant monde de la mode.


Débarquant dans ce milieu à Los Angeles, Jesse 18 ans suscite très vite la jalousie tout comme la fascination de son entourage, et ne semble pas se rendre compte du phénomène qu'elle est en passe de devenir. C'est après d'éclatantes expériences qu'elle accède à la lucidité. Un conte de fée qui virera au tragique.


Annoncée par le titre l'expérience visuelle est d'une grande subtilité, toute logique quand on sait que le réalisateur danois collabore régulièrement avec les publicitaires de mode. The Neon Demon est une véritable histoire de la beauté, de l'approche qu'elle subit de la part des hommes et des dérives auxquelles ils la mènent.


La dernière partie se concentre d'une part sur le narcissisme hégémonique dont Jesse devient victime et d'autre part sur les autres modèles, surannées et pour lesquelles il apparait irrévocable de conquérir la beauté de la jeune rivale, jusqu'à manger de son corps délicat comme elles se jetteraient sur de l'ambroisie tombée des nuées.

ElliotSerin
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le 28 juin 2016

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