Poison Girl
Bon allez, pas d’introduction bien tournée pour cette fois, pour éviter toute confusion et parce qu’on colle des procès d’intention au film pas tout à fait pertinents, je vais commencer par quelques...
Par
le 8 juin 2016
196 j'aime
45
Un film qui tente des idées de mise en scène assez folles, et prend des chemins intéressants, mais le problème c'est que ces chemins ne sont pas terminés, on pense que le bout du chemin va être complètement renversant, parce que le chemin en lui même est superbe, mais non, le chemin s'arrête quand on s'y attends pas, on en prend un autre, et on oubliera par la suite les précédents chemins pris, qui semblaient pourtant prometteurs.
Le spectateur est tenu en haleine à plein de moments, on s'attends à un climax ou à une folie irréelle à la fin de ces séquences de folie magnifiées par une musique douce et planante , mais le film réussit à chaque fois à faire tomber ces moments à plat et frustrer, parce que ces mêmes idées ne sont pas exploitées jusqu'au bout, puis, abandonnées.
QUELQUES EXEMPLES
Scène du premier shooting photo, sur un immense fond blanc, la caméra bascule de la pièce au fond blanc et on ne voit presque plus le tableau, tout devient blanc, on se croirait dans la salle du temps de DBZ, puis ça s'arrête, y'avait surement quelque chose à creser..
La scène du défilé de mode, magnifique, renversante, un aller retour entre la pureté et le vice, se suffit surement à elle même, on commence à apercevoir l'autre coté du miroir, le démoniaque, sorte de monde parallèle, abandonné par la suite, tout comme ces mystérieux symboles de la triforce.
A un autre moment, enfin même deux, il est suggéré qu'il se passe quelque chose de "l'autre coté de la chambre", on a l'impression que quelqu'un derrière le papier peint essai de passer à travers celui ci. Dans une autre scène, on fait enfin le saut de l'autre coté, c'est magnifiquement mis en scène par le passage du coté du mur à un autre complètement obscur dont ne sortent que des bruits, puis plus rien, on en parle plus. On remballe.
Pour la scène de la piscine, là aussi on s'attends à ce qu'il se passe quelque chose de plus, mais non.
Enfin quand je dis "on", je parle de moi of course ;/
Pour ma part assez frustré parce que voilà je trouve que les idées auraient du être poussées plus loin. Succession d'embryons de scènes folles mises en scènes par les travelling les plus lents et les mieux parallèles de l'histoire. J'aurai tellement voulu qu'on atteigne VRAIMENT l'irréel, le rêve, l'incompréhensible comme dans des œuvres de satoshi kon ou lynch, mais on s'arrête avant, car le film est avant tout basé sur son point fort qu'est esthétique, mais pas forcément sur l'onirisme, qui je pense, aurait assurément pu en être un, de point fort. Quite a basculer dans l'incompréhensible, autant le faire jusqu'au bout. Ce n'est pas le cas.
Résultat des courses, le film ressemble à un assemblage de scènes indépendantes, sans liaisons scénaristiques entre elles et sans finalité (cf ce que je disais précédemment sous spoiler), ne parvenant pas à créer d'émotion puisque nihiliste et objet purement visuel, on est plus proche d'un méli mélo de publicités de mode ultra stylisées que d'un vrai film.
Refn est un virtuose de l'image en tout cas.
Concernant le propos du film sur la mode, il est quasiment inexistant et je n'en ai rien à dire de plus que ce qui a été / va être dit mais c'est de toute façon pas du tout là dessus que je l'attendais, on est plus dans la symbolique et la fin mettra tout le monde d'accord.
Autre point un peu chagrinant, mais je pinaille, c'est les 2 actrices secondaires (pas la rousse qui est très bien mais les 2 blondes) qui jouent les mannequins ennemis, pour un film qui mise sur son esthétique et sa force d’envoûtement par l'image, j'aurai préféré qu'elles soient plus charismatiques, que leurs regards suffisent à créer de la tension, ce n'est pas le cas, contrairement aux hommes, propres dans leur non-rôles, puisqu'ils ne sont là que pour justifier la concurrence entre les models.
Je vous conseille d'aller le voir néanmoins, c'est particulier, c'est pour moi pas abouti, trop frustrant, mais quand même, faut le voir.
A trois doigts du chef d'oeuvre, efforts à poursuivre ;D
Un film qui va faire parler, et diviser, assurément. Rare, donc précieux.
Ah et la BO est au top.
Créée
le 8 juin 2016
Critique lue 616 fois
9 j'aime
1 commentaire
D'autres avis sur The Neon Demon
Bon allez, pas d’introduction bien tournée pour cette fois, pour éviter toute confusion et parce qu’on colle des procès d’intention au film pas tout à fait pertinents, je vais commencer par quelques...
Par
le 8 juin 2016
196 j'aime
45
Le temps d'un plan, j'y ai cru, au point d'en avoir une demie molle. Le temps d'un opening theme fracassant, me renvoyant au temps béni de Blade Runner, et dont les basses me parcourent l'échine avec...
Par
le 20 juin 2016
193 j'aime
6
La plastique, c’est hypnotique. La bande annonce, le clip, la publicité : autant de formes audiovisuelles à la densité plastique extrême qu’on louera pour leur forme en méprisant le plus souvent...
le 13 juin 2016
149 j'aime
19
Du même critique
Si vous souhaitez en apprendre plus sur la stratégie à adopter lors d'un PRO TOUR, les tactiques à jouer en équipe, les coureurs à lancer dans les échappées et la gestion de la fatigue dans les...
Par
le 28 sept. 2015
13 j'aime
2
Threads, téléfilm anglais diffusé par la BBC en 1984 et réalisé par Mick Jackson , est un film pré-post-apocalyptique nucléaire. A contrario de pas mal de films catastrophes du genre, où traitant de...
Par
le 29 juin 2016
9 j'aime
1
Un film qui tente des idées de mise en scène assez folles, et prend des chemins intéressants, mais le problème c'est que ces chemins ne sont pas terminés, on pense que le bout du chemin va être...
Par
le 8 juin 2016
9 j'aime
1