Près de 10 ans après le très réussi Martha Marcy May Marlene, qui a révélé Elizabeth Olsen, Sean Durkin nous revient cette année avec The Nest, son second long-métrage. Poursuivant son exploration des tourments psychologiques, le réalisateur canadien délaisse ici le sujet des sectes pour aborder une autre forme d’emprise, celle de la réussite au sens large, qu’elle soit sociale, financière ou encore professionnelle. A travers l’effondrement de cette famille nantie venue chercher un nouveau départ en Angleterre, le récit traite effectivement des illusions, confrontant l’accomplissement personnel à la fortune ou aux apparences. Au prestige apparent de la famille, symbolisé ici par le gigantesque manoir, les soirées mondaines ou le train de vie excessif, s’oppose ainsi rapidement le vide qui la compose, faisant naître un contraste intéressant entre ce qui est exposé et ce qui se cache réellement derrière. Malheureusement, malgré tout le potentiel du scénario, on regrettera le manque de subtilité du traitement, qui ne peut s’empêcher de se laisser aller à quelques facilités pour appuyer son propos. Un propos de surcroît assez terne pour un film censé craquer le verni.


En embrassant tous les points de vue de la famille, le long-métrage perd également un peu de son intérêt, alternant les séquences passionnantes et celles plus quelconques. Peut-être aurait-il mieux valu centrer uniquement le récit sur la mère, indéniablement le personnage le plus intéressant de l’histoire. Incarnée par une Carrie Coon toujours aussi à l’aise pour mettre en lumière les femmes de caractère, celle-ci constitue effectivement la clef de voute du récit. Non seulement elle catalyse la plupart des interactions familiales, mais c’est également par son regard que le propos du film prend tout son sens. Cela étant, à ses côtés, la performance de Jude Law reste assez remarquable. Sans en faire des tonnes, l’acteur britannique parvient en effet à retranscrire toute l’exubérance qu’un homme avec ses ambitions, et évoluant dans un tel milieu, est en droit de posséder. Qui plus est, l’alchimie avec sa partenaire est plutôt au rendez-vous, faisant définitivement regretter le trop faible nombre de scènes notoires entre eux. Enfin, côté technique, signalons aussi l’élégance de la mise en scène et de la photographie, deux paramètres qui contribuent à proposer un écrin visuel soyeux.


Après le très réussi Martha Marcy May Marlene en 2011, Sean Durkin signe donc, avec The Nest, un deuxième long-métrage, certes prenant, mais néanmoins inégal. Malgré le superbe duo d’acteurs, fantastiques Carrie Coon et Jude Law, le film manque malheureusement un peu de consistance pour proposer une réflexion vraiment convaincante sur l’emprise de la réussite et les illusions qu’elle procure.


https://cinerama7art.com/2021/03/07/critique-the-nest/

Wolvy128
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le 7 mars 2021

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