https://www.youtube.com/watch?v=1vvp6lvQahM (osez me dire que le film ne vous a pas fait penser à ces deux-là)
Avant sa sortie dans les salles obscurs , les louanges du film revenaient immédiatement à son créateur Shane Black qui en signera le scénario ainsi que la réalisation. Partant à la quête d'information , je me suis finalement retrouvé devant un cinéaste que je connaissais depuis bien longtemps puisqu'il est le scénariste de films que j'affectionne. Je parle bien évidemment de la saga de L'Arme Fatale , du génial Last Action Hero , du sympathique Le Dernier Samaritain ou encore de Kiss Kiss Bang Bang dont il se chargera de la réalisation. Mais il se révélera également être la première victime du Predator dans le film de John McTiernan (le petit rigolo à lunette qui raconte des blagues à Billy)
Concrètement , le monsieur a parfaitement fait ses preuves en tant que scénariste avec des histoires dignes de polar où les pièces de puzzles se mettent progressivement en place afin de révéler la terrible manigance des antagonistes.
On lui reprochera également d'avoir répondu à la commande de Iron Man 3. Que ce dernier plaise ou non , il est impossible de nier que ce film a permis à Shane Black de lancer sa carrière de réalisateur en s'accordant la confiance des producteurs américains dû au succès des aventures de Tony Stark au box-office.
Longtemps dans l'ombre , Shane Black revient avec sa recette de buddy movie et 50 millions $ pour sortir The Nice Guys. Mais est ce que cette recette fonctionne toujours ? Ne serait-il pas en train de se répéter ? N'est ce pas lassant ? La réponse est bien évidemment non car s'il y a bien un genre de film dont nous ne serons jamais rassasier , c'est le buddy movie. La rencontre de deux personnages , deux caractères différents qui devront s'entendre pour le meilleur et pour le pire .... et surtout pour le pire.
L'essence de la réussite des buddy movies réside dans l'identification formelle aux personnages. On ne cessera d'être proche d'eux et de se mettre à leur place car leur rencontre et leur rapprochement nous rappelle constamment la manière dont nous sommes devenus potes avec ceux que l'on connait. La rencontre de deux caractères différents qui ont su parfaitement s'entendre ; ce qui fait des buddy movies une bien meilleure leçon de vie que beaucoup d'autres genres.
Dans la matière , le monsieur s'y connait parfaitement. Shane Black fait du Shane Black. C'est ce qu'on aime et c'est ce qu'on demande.
Après avoir marqué nos mémoires des binômes de L'Arme Fatale et de Last Action Hero , le réalisateur/scénariste revient en force avec un tout autre duo.
D'un côté nous avons le musclé Russell Crowe répondant magistralement à l'appel de la parodie sur son personnage de South Park (et à qui les Tennis vont très bien). Une brute qui colle ses points dans toutes les tronches. De l'autre , on nous propose Ryan Gosling incarnant un détective privé un peu charlatant. Il n'y a plus qu'à emballer ces deux protagonistes dans un film qui mélange allègrement le polar , qui captive par son scénario intelligemment construit où l'on ira de révélation en révélation , et la comédie , portée par les épaules des deux acteurs qui eux-mêmes peuvent compter sur des dialogues aux petits oignons ainsi que sur Angourie Rice. Cette dernière se range dans la catégorie des "enfants acteurs très prometteurs" à l'instar de Christian Bale dans Empire du Soleil de Steven Spielberg.
A aucun moment du film nous ne regrettons d'avoir embarqué avec ces différents personnages unis dans la bagarre , l'enquête et le porno dans une Los Angeles haute en couleur que Shane Black a toujours su mettre en avant dans sa filmographie. Son dernier film ne lui fera pas faux-bond puisqu'il parvient , avec sa caméra , à nous montrer une époque funky , cool , en pleine révolution culturelle mais néanmoins violente et dangereuse. Le réalisateur sait s'amuser avec ce qu'il filme sans pour autant oublier une certaine rigueur.
Le film est toujours bien cadré que ce soit dans le feu de l'action , où il fera le choix judicieux de ne pas en faire des tonnes, ou pendant les conversations pleines de punch ou encore dans le rythme qu'il insuffle à son histoire. Shane Black construit un film solide.
Loin d'être évidemment un chef d'oeuvre incontournable , The Nice Guys nous offre un duo flambant neuf et un divertissement qui régale. Ce duo est la clé de voûte de ce film puisque l'on s'accordera davantage à suivre les protagonistes que le scénario même si celui-ci révèle son lot de surprise. Une réalisation détonante , un groupe d'acteur formidable dont la palme reviendra à Ryan Gosling avec son fort talent comique (et une Kim Basinger plutôt transparente et inutile) et un scénario bien construit permettent à The Nice Guys de procurer un vrai plaisir qu'on redemande sans hésitation.