Shane Black, c'est l'histoire d'un acteur de seconde zone, d'un scénariste de grand talent et d'un réalisateur banquable. Après les 1,2 milliards de recettes de son Iron man 3, The Nice Guys était censé être une série téléviséz au commencement du projet, mais cette idée fût abandonnée au profit d'un format de près de 2h adapté au cinéma.


Dans un Los Angeles vibrant au rythme de la psychédélique folie des années 70, The Nice Guys est dans la même veine que le premier scénario de Shane Black, "L'Arme fatale". Buddy movie déjanté au scénario tortueux, l'histoire retrace une enquête menée par deux hommes que tout oppose. Holland March, interprété par Ryan Gosling, est un détective raté ayant un penchant pour la boisson. Jackson Healy, joué par Russell Crowe, possède toutes les qualités pour faire un bon détective, mais son travail consiste principalement à casser des figures en échange d'une petite somme d'argent. Les deux acolytes vont écumer leur ville pour rechercher un certaine Amélia, découvrant un vaste complot quelque peu abracadabrantesque.


Le sentiment que les deux acteurs principaux s'éclatent dans leur rôle respectif renforce l'idée que le réalisateur fasse tout pour atteindre la perfection du divertissement. Gosling se révèle incroyablement drôle dans ce registre qui ne lui est pourtant pas familier. Mais la principale révélation de ce film est sans aucun doute Angourie Rice, jeune australienne de 15 ans au moment du tournage. Elle incarne Holly, la fille de March, et excelle dans son registre de petite surdouée attachante, plus mature et intelligente que son père. Son personnage est le plus travaillé en dehors des deux têtes d'affiche. Les autres personnages secondaires ne sont malheureusement qu'effleurés, sacrifiés sur l'autel du rythme cocaïné du film.


Car c'est sur ce point que The Nice Guys pèche par, peut-être, un excès de confiance dans la qualité des dialogues et sa puissance comique. L'enchaînement endiablé des situations et des punchlines ne permettent pas de réaliser un travail de fond sur l'histoire et ses protagonistes, notamment le personnage de Kim Basinger. Le côté polar du film est ainsi occulté par la comédie.


The Nice Guys est un pure produit de divertissement où la grande qualité de la forme parvient à faire quelque peu oublier les défauts du fond. Shane Black est en tout cas un passionné de cinéma sachant s'inspirer de ses classiques tout en évitant de tomber dans un vulgaire plagiat. Son prochain projet, The Predator, sonne comme un retour aux ressources, celles des années 80.

Vincent-Ruozzi
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le 15 sept. 2018

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