Je savais pas grand chose de The night before à part que c’est un film de Noël avec Seth Rogen et sa bande ; j’avais vu la bande-annonce il y a un moment, mais je n’en avais pratiquement aucun souvenir. Faut dire qu’il y a eu beaucoup moins de battage médiatique que pour The interview (lol !). Mais une chose qui ne change pas, c’est que The night before sort je ne sais combien de mois plus tard en France (ah non, je viens de voir qu’aucune date de sortie n’est prévue, carrément), donc je n’ai pas cherché à attendre.
Pendant 14 ans, trois amis ont passé chaque Noël ensemble, mais depuis peu, ils partent chacun de leur côté : l’un est devenu un sportif célèbre, un autre est désormais marié, et le dernier est le seul qui est resté au point mort. Il reste bloqué sur son ex, fait des petits boulots nazes et ne se fatigue pas pour faire décoller sa carrière de musicien, et c’est le seul qui tient à continuer à faire ces soirées entre potes le 25 décembre. Pour ce qui est censée être leur dernière fête ensemble, il a enfin trouvé trois tickets pour une fête supposément géniale dont ils entendent parler depuis des années. Enfin plutôt, il les a volés. Ce qui ne dérange aucunement ses comparses, non ok, et on n’en parle plus par la suite. Le film a un positionnement moral étrange ; plus tard le même personnage s’énerve inexplicablement contre deux types déguisés en père Noël, parce qu’ils ne respectent pas ce qu’ils représentent par leur costume.
La caractérisation des personnages est simplement maladroite, ça fait dans la facilité.
On découvre pour l’ex du héros quand il parcourt des photos d’eux sur son ordi, lors d’un plan de 5 secondes intercalé de force entre deux plans où il est extatique en raison de ses tickets…
La réalisation dans les comédies US comme celle-ci est toujours transparente, mais là elle se démarque, et en mal. Jonathan Levine tente quelques effets, des amorces floues, la caméra qui tourne autour des personnages, … mais c’est raté, ça gêne étant donné le principe au cœur des comédies Apatow qui est de laisser les acteurs improviser, et décider au montage de ce qu’on garde. C’est la raison de ces plans statiques, ces champs et contre-champs simples mais efficaces. Dans The night before du coup, c’est très cut et il y a pleins de sautes d’axe, de faux raccords, etc.
Enfin la séquence la moins bien dirigée est celle du piano de sol géant (comme dans Big), les protagonistes se mettent à jouer et tous les clients du magasins s’immobilisent dès le début pour regarder, les figurants sont inexpressifs et puis se mettent tous à lever les bras en l’air. C’est tellement fake que ç’en est gênant.
J’ai pas compris non plus le choix de certaines musiques, clairement pas à leur place.
Encore plus gênantes, ces séquences entières où rien n’est drôle. La première apparition avec le dealer par exemple, on sent qu’on veut en faire un personnage bizarre, et l’un des héros en ressort en disant que c’est le truc le plus fucked up qu’il ait vécu… mais ça n’a produit aucun effet sur moi, ce n'est ni drôle, ni déstabilisant, ni quoi que ce soit d'autre.
Bon, que le film ne soit pas drôle, ok, mais quand en plus ça devient con au point d’être énervant… il y a cette fille qui a pour but de gâcher le Noël des autres, ce qu’elle justifie vaguement en disant suivre la voie de ses héros, le Grinch et Hans Gruber… elle baise un des personnages pour le faire chier en volant sa weed. Putain mais c’est vraiment trop con.
The night before essaye également de faire passer pour des gags son placement de produit abusif, mais ça revient avec tellement d’insistance que ça ne peut être que ça : du placement de produit éhonté…
Au bout de 20mn, j’attendais toujours de trouver un moment drôle. J’ai attendu pendant un peu plus d’une heure avant que ça ne me saoule de trop.
Moi qui suis d’habitude friand des comédies de Rogen, Franco, Evan Goldberg, et compagnie, je ne sais pas trop ce qui ne marche pas avec The night before. L’interprétation ? Le manque d’inventivité des gags et des répliques ? Certes la réalisation est mauvaise mais elle n’est pas à mettre en cause pour le manque d’humour du film.
C’est loin, Superbad.