Puissant radical, utilisant le genre du rape and revenge pour le détourner, le tordre et en faire un portrait d’émancipation bouleversant et impossible.
Une femme et un aborigène dans l’australe de la fin du 18e, tous deux esclaves des anglais qui profitent de leurs bras, de leurs corps partent en quête de vengeance, après que le bébé et le mari de la femme sont tués.
Les processus de soumission, de peur, de déshumanisation sont ici décrit avec une intelligence fulgurante, la reproduction des enjeux de pouvoir de la jeune femme sur l’aborigène alors qu’elle même est une victime sont sidérant.
Les bascules de point de vue dans les scènes de vengeance ne font que renforcer l’absurdité de la violence qui consiste toujours à nier l’humanité en l’autre. Et c’est ce qui se passe lorsque la jeune femme achève un soldat qui ne peut qu’appeler sa mère dans un dernier souffle.
C’est un grand film, violent, politique émouvant qui n’a pas trouvé sa place en salle, incompréhensible, il n’est pas si difficile à trouver et il est urgent de le voir.