"Avec la Mer du Nord pour dernier terrain vague,et des vagues de dunes pour arrêter les vagues,et de vagues rochers que les marées dépassent et qui ont à jamais le coeur à marée basse".Bon,là on n'est pas dans le plat pays de Brel,mais plutôt dans le montagneux pays des fjords et du Cercle Polaire.Par contre la Mer du Nord est bien là et au large de la Norvège se dressent tout un tas de plateformes gazières et pétrolières qui pompent à plein régime les ressources énergétiques.Ce sont des structures énormes qui reposent sur des fonds marins d'une stabilité douteuse,et ça ne loupe pas,en voilà une qui s'effondre et coule,provoquant une fuite de gaz qui fait exploser le bousin.A cette occasion les dirigeants de la société exploitante s'aperçoivent que si le truc a chu aussi brusquement,c'est à cause d'une gigantesque faille s'ouvrant sur des dizaines de kilomètres,dans une zone où prolifèrent les plateformes.Il faut évacuer vite fait tous les employés mais l'un d'eux,Stian,reste coincé dans une partie immergée d'un bâtiment.Comme ça ne va pas tarder à péter,personne ne veut aller le chercher,personne sauf sa petite amie Sofia,technicienne en robotique sous-marine.Elle se fait héliporter sur la plateforme branlante en sursis et parvient à libérer son amoureux,mais pendant ce temps les pompages de pétrole ont lâché et une énorme marée noire commence à se former,ce qui augure d'une catastrophe écologique majeure menaçant toute l'Europe du Nord.Pour circonscrire la nappe,les autorités décident d'y foutre le feu,ignorant que Sofia,son collègue et son mec sont bloqués au milieu de ce qui ne va pas tarder à devenir une fournaise.Quand ça veut pas.....Le cinéma norvégien semble se spécialiser gravement dans le film catastrophe,ce qui est facilité par la situation géologique du pays.On a tout ce qu'il faut là-bas,c'est la fête permanente.Les montagnes s'écroulent dans les fjords,provoquant des tsunamis,des tremblements de terre menacent Oslo,des tunnels prennent feu,mais n'allez pas croire qu'on se contente de ces menus problèmes terrestres,que nenni,ce serait trop facile.Il se trouve qu'on a aussi des fonds marins instables sur lesquels on a eu la bonne idée de planter un sérieux paquet de plateformes offshore.Le pire est que tous ces évènements sont arrivés et arriveront encore,on comprend que les locaux ne respirent pas la gaîté.Cinq ans après le "Deeepwater" de Peter Berg,sur un sujet similaire,John Andreas Anders,produit notamment par la Nordisk Film,nous donne la version scandinave de la cata pétrolo-extractive trois ans après avoir réalisé "The quake".C'est moins friqué,moins spectaculaire et fait avec des effets spéciaux moins performants que le film américain,mais ça tient quand même la route et ça se rattrape sur le côté réaliste et humain de la narration.Après ,il y a aussi des invraisemblances,des facilités et du mélodrame appuyé,difficile d'y échapper en pareil contexte,mais le manque d'esbroufe permet de bien digérer le tout.Et puis ça met en évidence les dangers inhérents à ce type d'exploitation des ressources naturelles.On sait que l'Homme est assez arrogant et stupide pour s'imaginer pouvoir tout contrôler alors que les Forces de la Nature le dépassent de loin.Tant qu'il ne se passe rien,on fait comme si les risques n'existaient pas,jusqu'ici tout va bien,et le jour où ça craque on feint l'étonnement.Les principaux acteurs sont plutôt bons,à l'exception de Henrik Bjelland,le grand barbichu qui joue un Stian bien transparent,au point qu'on se demande pourquoi Sofia tient tant à le récupérer.La fille,justement,est interprétée par la très jolie et excellente Kristine Kujath Thorp,qui est une amazone intrépide et obstinée,on en voudrait tous une comme ça à la maison,faudra penser à demander au Père Noël.Le rouquin Rolf Kristian Larsen est très bien aussi en geek sympa,et sa dernière scène est poignante,avec ce choix atroce auquel il est confronté.Le costaud Anders Baasmo Christiansen a du charisme en cadre de la plateforme et meilleur pote de Stian,et Bjorn Floberg est parfait en dirigeant de société plus humain et empathique qu'il n'y parait.Note et critique de film de John Andreas Anders publiées précédemment:"The quake"-4.Moyenne:5.