L’été dernier, Robert Redford annonçait sa prochaine retraite avec THE OLD MAN AND THE GUN, l’histoire incroyable, mais « mostly true », de Forrest Tucker, un escroc septuagénaire. David Lowery offre à l’acteur une sortie humble, mais sensible.
Toujours la même histoire. Un vieil homme entre dans une banque avec une vieille valise, élégamment habillé d’un costume bleu et d’un sourire heureux. Forrest Tucker, incarné par le fantastique Robert Redford, dévalise depuis le début des années 30 toutes les agences des États-Unis. THE OLD MAN AND THE GUN s’inspire donc d’une histoire vraie, celle d’un gentleman cambrioleur né en 1920 qui a consacré autant de temps à s’évader de prison qu’à y retourner. Pour réussir à tous les coups, il utilisait une arme imparable, non pas un pistolet que le spectateur ne verra jamais mais une élégance et un charme à tout épreuve.
Cousin éloigné d’Arrête-moi si tu peux, ce long-métrage suit la poursuite de Forrest Tucker par John Hunt (Casey Affleck), un policier père de famille qui s’est mis en tête de l’arrêter. Pendant une heure et demie, s’alternent donc les aventures de et son histoire d’amour balbutiante avec Jewel (Sissi Spacek).
Avec THE OLD MAN AND THE GUN, David Lowery signe une comédie policière décontractée et légère où le protagoniste n’use jamais de la force mais de son charme pour cambrioler les banques. De la même façon, le réalisateur mise tout sur le charisme du casting : Casey Affleck, Danny Glover ou encore Tom Waits. Quant à Sissi Spacek (Jewel), sa rencontre inattendue avec Robert Redford au début du film donne le ton d’une relation légère et sensible. Jewel est un véritable joyau beaucoup plus terre-à-terre que lui, qui l’encouragera à mettre fin à sa carrière de gentleman cambrioleur.
— J’ai jamais fait de cheval […] C’est sur la liste de toutes les
choses qui me reste à essayer. — Il faudrait vous dépêcher ! —
Pourquoi ça je vous prie ?
Dans le décor de l’Amérique des années 70, c’est donc toute la carrière de Robert Redford qui est montrée à l’écran. De ses combines de bandit séducteur à son art de l’évasion, de L’Arnaque à Nos Âmes la nuit, de nombreux clins d’œil sont faits à sa filmographie tout au long de THE OLD MAN AND THE GUN. De même, la technique utilisée pour la liste des évasions réussies de Forrest Tucker n’est pas sans rappeler L’Affaire Thomas Crown (Norman Jewison), point d’orgue du long-métrage.
Pour Robert Redford, jouer le charmant escroc est d’ailleurs un « personnage formidable à jouer à ce moment de [sa] vie […] Je me suis demandé s’il n’acceptait pas de se faire avoir juste pour pouvoir profiter de ce que l’excitait vraiment : pouvoir s’échapper. » Proche du meta-film, le long-métrage de David Lowery permet ainsi une belle introspection dans la vie et la carrière de l’acteur.
Malgré un rythme assez lent, le casting et le scénario assez incroyable arrive à faire de THE OLD MAN AND THE GUN un film de qualité. Après une dizaine d’évasions réussies, Forrest Tucker et sa « bande de vétérans » prennent donc leur retraite… Tout comme Robert Redford, ce dernier ne « voulait pas gagner sa vie mais la vivre » mettant un point final à sa carrière, à défaut d’un point d’exclamation mémorable.
Sarah Cerange
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