Peter,chef d'entreprise,perd son épouse Lisa,créatrice de chaussures décédée d'un cancer.C'est là qu'il découvre que sa femme entretenait depuis des années une liaison avec un autre homme qu'elle rencontrait à Milan où elle se déplaçait régulièrement pour raisons professionnelles.Fou de rage,il file illico en Italie pour régler ses comptes avec ce mystérieux Ralph.Ce film anglais est écrit,produit et réalisé par Richard Eyre,qui a surtout travaillé pour la télévision,et adapté d'une nouvelle de l'allemand Bernhard Schlink,à qui l'on doit également "Le liseur" qu'un autre cinéaste anglais,Stephen Daldry,a porté au cinéma sous le titre "The reader".La distribution est assez cosmopolite puisque les principaux rôles sont tenus par l'irlandais Liam Neeson,l'espagnol Antonio Banderas et l'américaine Laura Linney.Le moins qu'on puisse dire est que Eyre est un réalisateur très limité et que ce film est un puissant ratage.Image moche,histoire languissante,filmage à l'arrache avec panoramiques défectueux et travellings à la godille,tout est réuni pour un résultat sombre et ennuyeux digne d'un mélo moisi des années 40.Et ce n'est pas le scénario qui risque de hausser le niveau tant ça baigne dans la maladresse et dans l'incohérence.Le mari cocu et pas content espionne son rival et sympathise avec lui pour finalement lui filer un rencard bidon dans un restau et lui dire ses quatre vérités.On comprend bien que cette obsession psychopathique de Peter pour Ralph est une manière de faire revivre Lisa et de faire son deuil mais Dieu que c'est mal foutu.Les personnages sont inintéressants et ridicules,entre le veuf vindicatif et le séducteur latino caricatural.On ne comprend pas ce que cette femme,elle-même sans grand relief,a pu trouver à l'un comme à l'autre,qu'il s'agisse du gros boeuf sûr de lui ou de l'escroc minable mais beau parleur.Si la question est de savoir si on peut aimer deux personnes en même temps,la réponse est qu'elle aurait mieux fait de ne s'éprendre d'aucun d'eux.On ne voit pas trop non plus où ça veut en venir,d'ailleurs on partira de pas grand-chose pour arriver nulle part."The other man" souffre en outre d'un gros problème de positionnement.Ce n'est ni un film d'auteur ni un divertissement,ce n'est....rien en définitive.Les auteurs nous offrent des dialogues aussi creux que vaguement prétentieux qui trahissent l'origine littéraire du matériau sans pour autant parvenir à atteindre une dimension captivante,alors que les comportements des protagonistes sont carrément insensés.Ralph a l'air d'un vrai crétin à ne pas comprendre le manège pourtant évident de Peter.L'autre le filoche sans aucune discrétion,s'installe dans son bistrot habituel avec un jeu d'échecs à la table exacte où l'hispano joue tous les jours aux échecs,et les voilà qui jouent ensemble et que Ralph,questionné sans aucune subtilité par Peter,lui raconte par le menu sa relation avec Lisa alors qu'il connait le type depuis quelques minutes.Et il n'y voit que du feu,même quand l'autre,incapable de se contenir,part dans des accès de violence qu'il attribue à ses défaites sur l'échiquier.Les acteurs sont calamiteux au possible,avec un Neeson mâchoires serrées et regard mauvais breveté "Taken" et un Banderas qui grimace horriblement,genre le mec atteint de coliques qui ne trouve pas les toilettes.Quant à Laura Linney et Romola Garai,elles sont parfaitement insignifiantes,sauf la première nommée dans les scènes de maladie,qui sont très émouvantes.