Nous suivons l'histoire de Nick, ex-combattant de l'armée américaine enfermé dans une prison près d'Osaka, après la fin de la seconde guerre mondiale. Afin de retrouver sa liberté, il va venir en aide à un autre détenus, Kiyoshi qui lui promet de le sortir de sa cellule une fois évadé. Ce dernier s'avère être un Yakuza du clan Shiromatsu, et fera le nécessaire pour le sortir de prison et lui faire intégrer son clan.
Etant fortement attiré par le pays du soleil levant, des nouvelles productions Netflix et de la filmographie de Jared Leto, je me suis dis que le cocktail devrait être savoureux. Mais finalement, je reste sur ma faim.
The Outsider est malheureusement le résultat d'une mauvaise gestion de la part de la société californienne pour la sortie de cette super-production. Après les abandons successifs de Michael Fassbender et Tom Hardy et surtout les réalisateurs Daniel Espinosa et Takashi Miike, Netflix à dû, dans la précipitation je présume, trouver un remplaçant de luxe et c'est Mr. Nobody qui s'y colle.
Malheureusement la sauce ne prend pas. Le film, aussi ambitieux soit-il, manque cruellement de fond et se sauve de justesse par sa forme. Le scénario avait tout pour être d'une originalité folle : un soldat américain rejetant sa patrie après les horreurs de la guerre, pour rejoindre les rangs d'une organisation criminelle japonaise et adopter ses us et coutumes, ce n'est pas banal. Mais cela ne tient pas ses promesses.
The Outsider ne permet pas au spectateur de se plonger réellement dans l'univers des Yakuzas, ni dans l'ambiance après-guerre d'Osaka. L'histoire de ces clans, les rites qui les entourent, les valeurs qui s'en dégagent ne sont que survolés, et il en est de même pour les décors de cette époque.
Je ne suis certainement pas un expert de la mafia japonaise, en revanche, j'ai la certitude qu'une organisation vieille de plus de 400 ans ne se limite pas uniquement à un simple groupe de gangsters faisant tourner des salles de jeux clandestines, des strips-clubs et les bordels de la ville dans laquelle elle opère. Non malheureusement, Martin Zandvliet ne creuse pas assez le sujet, et ne parvient pas à nous convaincre. Au contraire, on rentre petit à petit dans un scénario très classique de règlement de compte entre bande rivale.
J'aurais vraiment apprécié aller plus loin dans l'expérience. Comprendre précisément comment s'articule ces organisations, voir comment elle exerce son influence sur son territoire. J'aurais voulu voir véritablement comment se passait la cohabitation américano-japonaise pendant les années cinquante. J'aurais voulu voir à quel point ces hommes sont d'une cruauté sans pareille. J'aurais voulu me plonger plus profondément dans la psychologie de Nick pour comprendre ce qu'il souhaite devenir auprès des Shiromatsu.
Le film n'est pas déplaisant en somme, Jared Leto et Tadanobu Asano livrent une prestation honorable, et il en est de même pour les acteurs secondaires. On se laisse porter facilement tout du long, mais on s'attend à quelque chose de plus puissant, de plus sombre. C'est dommage car quelques ingrédient était là pour pouvoir faire la bascule et que cela devienne un bon film. La photographie est impeccable, le thème abordé était vraiment plaisant, les acteurs très bien dans l'ensemble. Mais le rythme n'est pas là, et le film ne nous emballe pas plus que ça.
Cette production Netflix est donc pour moi une déception, j'en ressors frustré et n'ayant pas encore vu Annihilation je serai d'autant plus exigeant.