Someone you love
Quand on a 16 ans, comment faire la différence entre quelqu'un qu'on aime passionnément et quelqu'un qu'on aime plus fort que tout ? Comment ne pas confondre cette affection débordante et l'amour...
Par
le 26 juil. 2019
13 j'aime
1
C'est cela qui frappe. Ces fantômes qui hantent, et celui qu'on devient. Ici on ne parle pas de bien ou de mal, on ne parle pas courage, ni de force. Il n'y a pas d'amour pour sauver la mise, ni d'happy ending pour tout un chacun. Ne se distingue des êtres fades que la figure de Karen Gillan, pourtant devenu spectre dans ce monde qui ne la perçois plus. Alors comment ? Comment trouver la force d'exister quand il n'y a plus personne pour reconnaître son existence ? Où trouver un sens dans des actes qui n'en font plus, comment résister à la tentation de partir quand c'est la seule chose sensée que d'autre ont fait autours d'elle ?
Ce film n'est ni une ode à la vie, ni une ode à la mort, il n'est ni porteur d'espoir, ni pessimiste. Il est vrai, il est cru, il est ode à la vie qui se termine un jour.
Karen Gillan s'illustre avec brio, avec un jeu d'actrice qui bouleverse et renverse les tripes, mais aussi avec un scénario affreusement et terriblement réel, dans les plus tristes vérités. Une pensée toute particulière pour la scène où son paternel essaiera vainement de faire contact mais échouera lamentablement, les deux se dévisageant sans être capable d'atteindre l'autre malgré leur envie d'y arriver.
C'est beau. Tout est beau, tout est précis et reste imprimé dans la rétine. La répétition est absolument délicieuse tant elle emporte dans ce tourbillon de quotidien bancale que le film veut transmettre.
Je n'ai rien à reprocher car je n'en ai pas envie. Je n'ai pas envie de trouver une faille à ce qui m'a fait serrer des poings et verser une larme, tout comme ébaucher un sourire ou sentir mon coeur se serrer.
Frontière entre rancoeur et tristesse, viol et erreur, inconnu et meilleur ami, rien n'est laissé pour acquis, et tout est laissé à la décision du spectateur, qui sera bien dans l'incapacité de trancher. Parce que rien n'est simple, et Karen Gillan est décidée à nous rappeler ce quotidien dans lequel on évolue.
Je ne pense pas qu'il existe un seul humain qui ne soit pas passé sur un pont, ou qui soit passé près de rails et qui n'ait un jour pensé "Et si je sautais ?". The Party's just beginning est dédié à cet instant précis où tout semble capable de basculer. A cet endroit qui vous fait douter.
C'est une prequel à la vie et à la mort. Parce qu'après, tout la fête ne fait que commencer, et Karen Gillan, je l'espère, n'en est qu'à ses débuts quand il s'agit de nous surprendre, et en bien.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Drôles de perles
Créée
le 18 mai 2019
Critique lue 303 fois
1 j'aime
Du même critique
Quand on a 16 ans, comment faire la différence entre quelqu'un qu'on aime passionnément et quelqu'un qu'on aime plus fort que tout ? Comment ne pas confondre cette affection débordante et l'amour...
Par
le 26 juil. 2019
13 j'aime
1
[ Ça y est, je l'ai revu] Voyez-vous, cette critique est injuste. Injuste parce que je n'ai pas vu ce film depuis ma plus tendre enfance où l'on décida de me mettre à de nombreuses reprises devant...
Par
le 17 juin 2019
11 j'aime
1
Love, Victor, direct descendant de Love, Simon, traite de Victor, 16 ans, en pleine découverte de son orientation sexuelle. Le premier épisode nous mets vite dans le bain ; slow motion et musique...
Par
le 19 juin 2020
9 j'aime