En propos liminaire : impression à chaud
Visiblement Jaume Collet-Serra et Liam Neeson s’apprécient beaucoup. Ils ont collaboré sur trois films avant ce quatrième en date, The Passenger. Si les histoires varient, c’est vaguement la même chose à chaque fois. Force est de reconnaître que leur duo se bonifie avec le temps. En effet, le suspense est au rendez-vous tout au long de ce « film de train » (qui semblent être à la mode avec la sortie du Crime de l’Orient-Express le mois d’avant et de Le 15h17 pour Paris le mois suivant). Pour cela un grand panel du langage cinématographique est utilisé : montage alterné pour raconter en deux minutes la moitié d’une vie et montrer la routine du personnage principal, contre-plongée pour l’écraser à l’image et mettre le spectateur à la place du poids que celui-ci a sur les épaules, travelling pour considérer tous les suspects et montage en crash cutting pendant les combats. Et puis, il y a la musique. Elle débute par un piano qui joue une mélodie lancinante mais calme alors qu’à l’écran visiblement la tension monte. Ce qui permet de créer un malaise. Quand l’action arrive, les cordes aussi. Puis pour le final, tout l’orchestre est mis à contribution ! La forme permet vraiment de nous faire ressentir les changements de l’intrigue. Elle-même va parfois chercher loin mais reste globalement cohérente. Le fond est un peu plus simple : en gros Goldman-Sachs, c’est des méchants et les méchants commanditaires se fichent de la vie des autres, surtout de ceux qui se lèvent tôt pour gagner leur vie. Pourtant ce qui est intéressant, c’est le fait que, que ce soit l’employé hautain d’une grande banque d’affaire, où les gens puissants qui sont derrière le complot qui oblige le personnage principal à se défendre, ils s’en tirent tous, à plus ou moins bon compte. Sans être une fresque politique, l’histoire prend parti et s’inscrit dans l’air du temps, celui d’après la crise des subprimes et de la Grèce.
The Passenger remplit donc son contrat de fort belle manière, et même un peu plus, et ravira les amateurs de suspense et d’action.

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le 8 févr. 2018

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Fiuza

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