Il faut bien reconnaître que nous n'avons rien contre un bonne petite série B à l'ancienne, avec l'ami Liam Neeson qui plus est, et mis en scène par un honorable tâcheron comme le Catalan Jaume Collet-Serra : l'association entre l'acteur et le réalisateur nous a en effet offert jusqu'à présent plusieurs bons moments de plaisir simple et sans conséquences…
… Il faut malheureusement admettre que ce ne sera pas le cas pour cette fois, puisque ce "Passenger" (rien à voir avec la chanson immortelle d'Iggy, d'ailleurs le véritable titre original est "The Commuter", mais j'imagine qu'appeler en France le film "Train de banlieue" ou quelque chose du genre ne faisait pas assez "djeunes"...) laboure effrontément les mêmes plates-bandes que "Non-Stop" quatre ans plus tôt, et devient du coup affreusement prévisible, malgré les efforts d'un scénario qu'on a compliqué à loisir avec le résultat que le spectateur ne croit plus à rien, et se moque complètement de ce qui se passe à l'écran. Ajoutons que Liam Neeson, toujours aussi engagé, commence à ne plus avoir l'âge qu'il faut pour "ce genre de conneries", et que le déraillement du train fait basculer le film vers la série Z sans budget…
Alors, "The Passenger" est un film à éviter ? Eh bien, pas complètement, d'abord grâce à son casting très honorable (la grande Elizabeth McGovern et l'intriguante Vera Farmiga ajoutent de la profondeur et du charme, tandis que le sympathique Sam Neill se rappelle à notre bon souvenir...) mais surtout grâce à l'exercice de style résolument hitchcockien auquel se livre Collet-Serra : ça ne sauve pas le film, mais cela fait plaisir de voir un réalisateur qui connaît ses classiques et les honore.
[Critique écrite en 2018]