Parfois on se demande pourquoi on a aimé une œuvre qui semble au premier abord n'avoir que peu de qualités. Avec son scénario pauvre en dialogues et sa réalisation saccadée, the Passenger en est un parfait exemple.
Le réalisateur coupe les scènes une à deux secondes avant leur fin, l'enchaînement des situations est brutal et il semble parfois qu'il n'y ait aucun lien entre les scènes. Comme si l'auteur n'avait pas de technique, il pose sa caméra n'importe où (derrière des têtes, sur des pare-chocs, au ras du sol, contre un mur) et crée des flous étranges ou des sensations de vide oppressant.
Parfois on voit littéralement qu'il filme, comme si on assistait aux essais encore balbutiants d'un étudiant en cinéma. Le passage de l'entrepôt automobile en est un parfait exemple, mélange de maladresse et de morceaux de bravoure.
De même, dans les thématiques, on nous propose des clichés sur le Japon comme les jeunes yakuzas ou les écolières en uniforme mais chaque fois, ils sont battus en brèche par une scène pathétique avec un brutal retour au réel.
On ne sait si on est dans une romance, un film de gangsters ou de vengeance, ou un drame familial ou psychologique. Et pourtant on se laisse entraîner dans cette histoire qui semble ne mener nulle part.