Après un détour bizarre vers le cinéma britannique (le passé inaperçu Mary Shelley), Haifaa Al Mansour revient tourner en Arabie saoudite, dans un esprit qui rappelle celui de son premier film très réussi de 2013, Wadjda.
On suit donc ici les mésaventures de Maryam, jeune médecin qui se trouve embarqué par hasard dans une élection municipale, parce qu'elle voulait simplement goudronner la route qui mène à sa clinique. Bien entendu, elle va devoir se heurter à la perplexité incrédule de la population (masculine, mais pas seulement) et va devoir affirmer sa détermination.
En parallèle de cette histoire plaisante, mais balisée, on suit également son père, veuf inconsolable qui se réfugie dans la musique et va, lui aussi, vivre une émancipation libératrice.
Le tout est rondement mené, éminemment sympathique, et se suit avec une curiosité amusée : on ne voit pas si souvent la vie quotidienne de l'upper middle class saoudienne, et les méthodes de Maryam (réussir une campagne électorale en 10 points) sont parfois à la limite du burlesque.
Dans ce film où personne n'est méchant, la figure éclatante de l'actrice Mila Alzahrani irradie la pellicule. Un chouette divertissement.