Steven Seagal semble être arrivé à ce stade de sa carrière où il peut désormais se contenter de jouer un personnage de second plan dans quelques scènes pour que sa tronche orne la jaquette du film, quitte à zapper l'acteur principal qui se fade tout le boulot. Ici, c'est Johnny Messner qui incarne un Baboulinet en mode Crying Droopy avec un strabisme en atout charismatique, dans un remake de Hitman du futur à la sauce Blade Runner (n'en jetez plus, surtout que vous n'avez pas le budget de vos références). Steven incarne le Directeur de l'Etat (!), suprême fonctionnaire qui impose des normes bureaucratiques et liberticides à la société ; un méchant, donc, ce qui n'est pas banal mais qui est cohérent avec les valeurs de l'intéressé (le deep state et tout ça). Vous le verrez un peu au début du film, un chouïa plus à la fin histoire de montrer que ça reste lui le plus fort à la bagarre mal filmée (subterfuge rigolo à un moment : l'emploi d'un flashback de sa jeunesse pour justifier que ce soit une doublure qui donne des coups de pied). Un temps d'exposition plutôt court qui ne l'empêche pas de mettre en avant ses nombreuses compétences martiales, intellectuelles et philosophiques ("la pensée pure pour être un combattant de la guerre ultime"), dont l'herboristerie (amusez-vous avec ça).
Le film abuse de séquences de blablah vides de sens mais exprimés avec tout le sérieux possible par des acteurs qui jouent atrocement mal, afin de tirer autant que possible sur la pellicule, et il tente de masquer la misère avec une photographie rouge/bleu censée faire futuriste. Le scénario est suffisamment non-sensique pour permettre de caser autant de twists que souhaités, dans l'indifférence probable du spectateur qui doit en plus subir l'emploi systématique du cut au noir ou du hors-champs dans les scènes d'action (ça évite de faire des effets spéciaux quand un perso se prend une balle par exemple). The Perfect Weapon aurait tout du navet indiscutable s'il ne contenait quelques envolées nanars réjouissantes (une magnifique esquive aux saltos multiples en plein milieu d'une fusillade et surtout, l'irruption vraiment wtf de kendoka vénér' lors de la conclusion embrouillée). Les fans de Vernon Wells retrouveront également leur héros dans un rôle de tortionnaire "je joue qu'une scène histoire que vous mettiez mon nom sur l'affiche et que vous me filiez mon chèque". En vrai, rien de suffisant pour vous conseiller de voir le film.