Dans une société américaine futuriste de l'hyper connexion et de la technologie toute-puissante qui permet la surveillance constante des citoyens,Condor,un ancien soldat,est l'as des tueurs au service du pouvoir.Mais ce n'est pas de sa faute,le pauvre gars a eu le cerveau programmé par des scientifiques tripatouilleurs afin d'obtenir son obéissance aveugle.Cependant des souvenirs lui reviennent et il se met à ruer dans les brancards,au grand dam de sa hiérarchie.Steven Seagal joue dans ce film,dont il est aussi producteur exécutif, mais il ne faut pas se fier à l'affiche qui le met en avant car il ne tient qu'un rôle très secondaire et inhabituel qui plus est puisqu'il joue le salaud de service,en l'occurrence le président qui détient les pleins pouvoirs.Curieusement,son traditionnel yes man Keoni Waxman n'est pas aux commandes,peut-être ne voulait-il plus pousser le fauteuil roulant de Steve entre les prises ou refusait de lustrer ses lunettes de soleil.Quoi qu'il en soit c'est un suédois inconnu,Titus Paar,également coscénariste,qui réalise le bouzin.Le gars ne s'en sort pas trop mal et nous sert un truc un peu mieux foutu que la moyenne de ce type de sous-produits.L'action est assez bien filmée,il y a suffisamment de figuration et l'esthétique s'inspire du style des années 80,avec filtres colorés et fumigènes.Par contre,le scénario est gravement sinistré.Il s'agit d'une copie nullarde de différentes oeuvres d'anticipation comme "Hitman","Universal soldier","Total recall","Brazil",avec un habillage à la "Blade runner".La dystopie est légère ici car l'action se situe en 2029,ce qui n'est pas vraiment gênant vu que le monde d'espionnage et de contrôle généralisés qui est décrit est aujourd'hui déjà bien avancé.Le problème se situe dans la bêtise et l'incohérence d'un script ultra prévisible dont on devine à l'avance tous les développements et les dialogues.Les scènes idiotes se télescopent et se fondent dans une sorte de grand n'importe quoi désinvolte,comme dans ces séquences où le héros résiste à des tirs nourris,des coups violents et des tortures sans que son efficacité n'en soit amoindrie.Quelques twists surviennent à la fin mais,même si on salue l'effort,il faut bien constater qu'on les avait aussi senti venir.Le bon côté du film est la violence très poussée qui va parfois jusqu'au gore.Visiblement livrés à eux-mêmes,les comédiens sont très en-dessous de la ligne de flottaison,à commencer par un Seagal toujours aussi statique qui continue imperturbablement à aligner manchettes au ralenti et maximes pseudo orientales tout en lutinant une jeune beauté.Johnny Messner,dans le rôle principal,se dépense sans compter mais il n'a pas vraiment les épaules,d'ailleurs c'est au départ Dolph Lundgren qui devait incarner Condor.Un Richard Tyson bouffi cachetonne sans forcer tandis qu'on est heureux de revoir ce vieux grigou de Vernon Wells,le malabar qui se fritait avec Schwarzie dans "Commando",et qui ici crève l'écran bien qu'il n'ait qu'une séquence en tortionnaire particulièrement sadique.Sasha Jackson,la blonde de service,peut concourir avec de bonnes chances de l'emporter au concours de l'actrice la plus hébétée de sa génération.