When God made the first clay model of a human being, He painted in the eyes, the lips, and the sex.

Etrange film, au résumé Senscritique effrayant (on croirait presque devoir affronter un Almodovar !), mais qui, justement, tire de là tout son génie. (Génie, les grands mots, de suite, ah !)

Film étrange, donc, mais surtout, regardons tout cela sous un aspect plus flatteur : film unique.

Une réalisation qui semble assez incroyable, avec beaucoup d'incrustations d'images, de fondus, et pourtant de nombreuses coupures sèches, à la musique agressive. La douce histoire de la calligraphie, la beauté, le plaisir des mots et de la chair, et pourtant un aspect rêche, de vengeance, d'acte, de cris.
Puisqu'au fond, on y est, c'est l'histoire d'une vengeance douce et, pourtant, on ne pourrait rêver plus belle. Belle et excessivement poétique.

La réussite absolue est sûrement de pouvoir rendre totalement acceptable et même beau et poétique une histoire dure. On accepte de voir des scènes qu'on aurait trouvé ailleurs écoeurantes (chez Almodovar, haha), sans pourtant éprouver le moindre retournement d'estomac. De nombreux nus peu flatteurs, des actions peu catholiques, et pourtant rien ne choque, rien. Tout semble toujours autant poétique.
La douceur Japonaise (d'un réalisateur Anglais, bon) emplie toute l'agressivité des actions.
On sort même de la salle plutôt enjoués.

Enjoués par un travail sur les couleurs et la musique, par un film qui change de ce qu'on a l'habitude de voir. Petit ovni.

Petit ovni frustrant, laissant bien comprendre qu'il mérite d'être décortiqué, revisionné, sûrement plus de deux fois, analysé, puisqu'exposant toute sa richesse sous nos yeux, tout simplement. Si riche qu'on a forcément omis des signes. On comprend et pourtant, on sent qu'on peut comprendre encore, si l'on regarde mieux.

Bijou de complexité, de poésie, d'étrangeté. La beauté étrange des mélanges sur lesquels on n'aurait sûrement pas parié.