"Treat me like the page of a book"... une certaine idée du désir selon Peter Greenaway, qui livre avec The Pillow Book l'une de ses plus belles réussites plastiques, sensorielles et artistiques. Récit descriptif et fascinant d'une jeune japonaise dans la force de l'âge captivée par les calligraphes et leur Art mêlé de textes et d'esthétisme en tout genre cette pièce maîtresse du cinéaste d'origine galloise porte un regard singulier sur l'érotisme des corps masculins et féminins, accouchant d'une Oeuvre d'Art au coeur de laquelle sexualité et lettrage vont de concert pour un film à la sophistication proprement sidérante. Érotisant des corps-réceptacles filmés comme autant de livres ouverts sur le Monde des passions charnelles et intellectuelles de sa protagoniste Greenaway n'en oublie pas de mettre la notion de texture et ses nombreux supports au-devant de son propos au demeurant abscons mais stupéfiant.


Amphigourique voire surchargé de micro-détails pas toujours lisibles The Pillow Book est aussi stimulant que parfaitement impur d'un point de vue artistique. Conjuguant diverses formes d'incrustation ( dans le plan, par-dessus le plan et même - et surtout - entre les plans, à l'image de ces corps de chair profanée par de délicates écritures aux couleurs resplendissantes ) et de temporalité ledit film n'en finit pas de se réinventer d'une séquence à l'autre, affichant son ludisme et sa puissance culturelle de manière tour à tour châtiée et pleinement efficace... En résulte deux heures de délectation filmique entièrement représentative du Cinéma de Peter Greenaway, un Art mélangeant les modes et les disciplines à la manière d'une savoureuse promenade sensorielle et sapiosexuelle. A voir impérativement.

stebbins
9
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le 3 déc. 2022

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stebbins

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