Voir le film

Un excellent film de Sophie Barthes sur l'IA et son pouvoir grandissant qui tente le destin, et qui explore l'évolution humaine à travers notre dépendance à la technologie. Offrant un quotidien parfait, dans un cadre futuriste, crédible, à l'esthétique étonnante, mais aussi inquiétante, parfois comique.

L'histoire se porte alors sur ce couple d'amoureux, parfaitement incarnés par Emilia Clarke ( Rachel ) et Chiwetel Ejiofor ( Alvy ), imprégnés aux rythmes de ces journées, qui les enivrent de toutes ces avancées futuristes, dont Rachel dispose, afin de pouvoir élever son potentiel de productivité au travail, mais aussi au sein de sa propre vie. Avec son drôle de thérapeute qui vous regarde d'un gros œil, qu'Alvy ne semble pas du tous apprécier. Un homme d'un autre temps, un peu perdu, loin de sa réalité, biologiste de profession, qui enseigne la beauté des fleurs, des arbres, à des étudiants qui ne comprennent rien à la nécessité que permet la nature. Préférant la contemplation de ces hologrammes qui les rassurent, qui leurs font moins peur, c'est amusant.

C'est une existence où chaque besoin et anticipé, scruté, prévoyant sans faille, qui optimise et surveille la moindre de leurs humeurs. Ce progrès que propose cette Intelligence Artificielle, permet de mettre en lumière les attitudes et le comportement de Rachel et Alvy, complexes en perpétuelle évolution. Qui ne savent se développer que dans l'incertitude de leurs décision, la liberté de se tromper, comme dans l'envie d'avoir un bébé autrement, par la voie d'une nouvelle forme de naissance. Cet utérus artificiel de très haute technologie, l'image d'un bébé dans l'œuf, que Alvy observe avec curiosité, comme s'il regardait une poule danser, ou bien le paradoxe d'une naissance sans absence.

Débute ainsi, ce parcours parental assez moderne, qui très vite devient hilarant, lorsque contre toute attente, on suit Alvy qui bizarrement s'attache a ce bébé dans l'œuf. Se découvre une autre manière de l'aimer, ne peut plus s'en séparer, le transporte partout, dans un genre de module mobile, au point d'en devenir complètement émotif. Une véritable mère enceinte en pleurs, vraiment drôle.
Pendant que Rachel, dans son désir d'une conception artificielle, ne rêve plus que de son joli ventre rond. Ce bébé dans ses bras, qu'elle souhaite bercer tendrement, la maternité d'une promesse de joie sans fin. Une renaissance sur cette plage rayonnante de bonheur, aux vagues qui les caressent, et les accompagnent d'une promenade douce et câline. Le besoin d'une mère pour son enfant.

Enfin à mesure que le temps passe, et que la technologie s'éloigne, c'est l'innocence d'un nouveau-né qui révèle son secret, et qui rappelle que la nature est notre berceau. Son parfum et son sourire, sa fraicheur comme une brise légère sur la terre. Mais aussi ce futur proche ou lointain, fait de machines et d'un renouveau qui ne cesse de fleurir, dans ces espaces qui nous apprennent à toujours rester connectés, et parfois apprendre à s'évader, pousser par cette force ou cette faiblesse, celle de n'être au fond que des humains et rien d'autre.

Rolex53
7
Écrit par

Créée

le 23 oct. 2023

Critique lue 1.3K fois

12 j'aime

2 commentaires

John Rolex

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

12
2

D'autres avis sur The Pod Generation

The Pod Generation
Cinephile-doux
6

Tué dans l'œuf

Le proche futur, tel qu'imaginé dans The Pod Generation, parait assez vraisemblable, dans un monde aseptisé et hygiéniste où les humains se sont éloignés de la nature et vivent en lien constant avec...

le 9 sept. 2023

7 j'aime

The Pod Generation
Redzing
5

Un peu stérile...

"The Pod Generation" commence comme un épisode de "Black Mirror", en version gentillette. On découvre peu à peu ce futur proche relativement plausible. Où les IA ont pénétré allègrement le monde du...

le 9 mars 2024

4 j'aime

The Pod Generation
sudsidestory
10

Une comédie d'anticipation bien ancrée dans son temps

Une comédie d’anticipation réussie portée par un duo d’acteurs attachants où l’apparente légèreté cache un questionnement plus profond sur la parentalité, la vie de couple et soulève de vraies...

le 21 août 2023

4 j'aime

Du même critique

Nomadland
Rolex53
9

L'expérience d'une vie, une route qu'elle ne veut pas trahir

Nomadland est un très beau film, sincère dans chacune de ses constructions dramatiques. Un art de la narration que Chloé Zhao, la réalisatrice nous propose à travers le voyage d'une femme, au visage...

le 16 nov. 2023

180 j'aime

2

Sans filtre
Rolex53
8

Idiot, mais riche

Je comprends maintenant, après avoir découvert ce film, pourquoi sans filtre a obtenu la Palme d'Or. C'est tout simplement le talent d'un réalisateur suédois, Ruben Östlund, qui réussit la...

le 17 oct. 2022

179 j'aime

4

The Substance
Rolex53
9

Elle en pire

Elisabeth Sparkle (Demi Moore) ne fait plus rêver. Son corps se fissure un peu plus chaque jour sur Hollywood Boulevard. Une étoile sur le Walk of Fame qui ressemble désormais aux scènes fanées d'un...

le 10 oct. 2024

156 j'aime

8