Tué dans l'œuf
Le proche futur, tel qu'imaginé dans The Pod Generation, parait assez vraisemblable, dans un monde aseptisé et hygiéniste où les humains se sont éloignés de la nature et vivent en lien constant avec...
le 9 sept. 2023
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Un excellent film de Sophie Barthes sur l'IA et son pouvoir grandissant qui tente le destin, et qui explore l'évolution humaine à travers notre dépendance à la technologie. Offrant un quotidien parfait, dans un cadre futuriste, crédible, à l'esthétique étonnante, mais aussi inquiétante, parfois comique.
L'histoire se porte alors sur ce couple d'amoureux, parfaitement incarnés par Emilia Clarke ( Rachel ) et Chiwetel Ejiofor ( Alvy ), imprégnés aux rythmes de ces journées, qui les enivrent de toutes ces avancées futuristes, dont Rachel dispose, afin de pouvoir élever son potentiel de productivité au travail, mais aussi au sein de sa propre vie. Avec son drôle de thérapeute qui vous regarde d'un gros œil, qu'Alvy ne semble pas du tous apprécier. Un homme d'un autre temps, un peu perdu, loin de sa réalité, biologiste de profession, qui enseigne la beauté des fleurs, des arbres, à des étudiants qui ne comprennent rien à la nécessité que permet la nature. Préférant la contemplation de ces hologrammes qui les rassurent, qui leurs font moins peur, c'est amusant.
C'est une existence où chaque besoin et anticipé, scruté, prévoyant sans faille, qui optimise et surveille la moindre de leurs humeurs. Ce progrès que propose cette Intelligence Artificielle, permet de mettre en lumière les attitudes et le comportement de Rachel et Alvy, complexes en perpétuelle évolution. Qui ne savent se développer que dans l'incertitude de leurs décision, la liberté de se tromper, comme dans l'envie d'avoir un bébé autrement, par la voie d'une nouvelle forme de naissance. Cet utérus artificiel de très haute technologie, l'image d'un bébé dans l'œuf, que Alvy observe avec curiosité, comme s'il regardait une poule danser, ou bien le paradoxe d'une naissance sans absence.
Débute ainsi, ce parcours parental assez moderne, qui très vite devient hilarant, lorsque contre toute attente, on suit Alvy qui bizarrement s'attache a ce bébé dans l'œuf. Se découvre une autre manière de l'aimer, ne peut plus s'en séparer, le transporte partout, dans un genre de module mobile, au point d'en devenir complètement émotif. Une véritable mère enceinte en pleurs, vraiment drôle.
Pendant que Rachel, dans son désir d'une conception artificielle, ne rêve plus que de son joli ventre rond. Ce bébé dans ses bras, qu'elle souhaite bercer tendrement, la maternité d'une promesse de joie sans fin. Une renaissance sur cette plage rayonnante de bonheur, aux vagues qui les caressent, et les accompagnent d'une promenade douce et câline. Le besoin d'une mère pour son enfant.
Enfin à mesure que le temps passe, et que la technologie s'éloigne, c'est l'innocence d'un nouveau-né qui révèle son secret, et qui rappelle que la nature est notre berceau. Son parfum et son sourire, sa fraicheur comme une brise légère sur la terre. Mais aussi ce futur proche ou lointain, fait de machines et d'un renouveau qui ne cesse de fleurir, dans ces espaces qui nous apprennent à toujours rester connectés, et parfois apprendre à s'évader, pousser par cette force ou cette faiblesse, celle de n'être au fond que des humains et rien d'autre.
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le 23 oct. 2023
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