Tué dans l'œuf
Le proche futur, tel qu'imaginé dans The Pod Generation, parait assez vraisemblable, dans un monde aseptisé et hygiéniste où les humains se sont éloignés de la nature et vivent en lien constant avec...
le 9 sept. 2023
7 j'aime
Voir le film
Et si les femmes n'avaient plus besoin de grossesse pour avoir un enfant ? Et si la science était assez avancée pour créer des bébés via des œufs high-tech ? The Pod Generation nous pose quelques questions de morale avec son concept étonnant (est-ce que tout cela n'est pas trop artificiel, trop manipulable, eugéniste, quand on parle de la vie d'un humain ? Quel impact cela aurait sur les chiffres d'adoption ? Et en même temps, cela permettrait aux femmes de ne pas souffrir pendant des mois, voire de ne plus décéder sur la table d'accouchement - car oui, la mort en couche arrive encore aujourd'hui, plus qu'on ne le croit -, permettrai à certains stériles ou du même sexe d'avoir un enfant sans avoir à faire appel aux mères porteuses... Etc, le débat est ouvert, à vous de faire votre opinion), mais n'égratigne que la surface. Toutes les questions que l'on vient de mentionner, le film ne les pose pas, c'est au spectateur à combler les trous, à extrapoler, pour réfléchir à cette invention. De même, il grossit le trait de l'artificialité pour pouvoir faire passer son message avec un certain cynisme, mais pourra ressembler à certains moments à une comédie simplette (le rapport aux végétaux est exagérément tourné en ridicule - c'est tout juste si les personnages ne sont pas effrayés par une feuille verte -, il y a ces espèces de gros yeux "Big Brother" qui observent les gens en permanence et remplacent les psys, il y a le personnage du mari, ce "vieux dinosaure" qui semble juste être un portrait de nos valeurs actuelles). Autant le dire de suite, l'aspect comique ne fonctionne qu'à moitié, car le film a le postérieur entre deux chaises, mélangeant maladroitement pamphlet contre l'eugénisme et super-artificialité, et essayant quand même de rester léger et drôle. The Pod Generation essaie d'être une satire futuriste, mais survole trop les questions éthiques qu'il faudrait poser, et ne pousse pas à fond ses notes d'humour, dommage. Vraiment dommage, car Emilia Clarke y est brillante (on lit les doutes et pensées de son personnage comme dans un livre ouvert, le jeu de l'actrice étant très efficace), son partenaire Chiwetel Ejiofor (Twelve Years A Slave) est excellent aussi, le rythme se tient très bien, et les pistes (pas suivies) de réflexion restent de bons points de départ si l'on veut questionner ce concept original. Prenez le temps (mais pas neuf mois) de faire naître cette réflexion.
Créée
le 25 nov. 2024
Critique lue 6 fois
D'autres avis sur The Pod Generation
Le proche futur, tel qu'imaginé dans The Pod Generation, parait assez vraisemblable, dans un monde aseptisé et hygiéniste où les humains se sont éloignés de la nature et vivent en lien constant avec...
le 9 sept. 2023
7 j'aime
"The Pod Generation" commence comme un épisode de "Black Mirror", en version gentillette. On découvre peu à peu ce futur proche relativement plausible. Où les IA ont pénétré allègrement le monde du...
Par
le 9 mars 2024
4 j'aime
Une comédie d’anticipation réussie portée par un duo d’acteurs attachants où l’apparente légèreté cache un questionnement plus profond sur la parentalité, la vie de couple et soulève de vraies...
Par
le 21 août 2023
4 j'aime
Du même critique
Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...
Par
le 29 juil. 2021
49 j'aime
On sortait de plusieurs drames "qualitatifs mais pompeux" (on va le dire poliment) dans ce Festival de Cannes 2024, alors quand vous vous asseyez en bout de rangée (Team Last Minutes), et que le papy...
Par
le 28 mai 2024
41 j'aime
Certes, David Lynch a un style bien à lui et reconnaissable entre mille, mais il faut l'aimer, si l'on veut s'extasier devant Mullholland Drive. Subjectivement, on n'y a rien compris, si ce n'est...
Par
le 9 oct. 2021
41 j'aime