La vie, c'est comme une boîte de donuts...

Cette fois, je suis un peu plus motivé à défendre ce premier film tout en regrettant une seconde moitié qui tourne dangereusement en rond. Mais pendant une heure, j'ai fortement apprécié cette comédie dramatique assez juste, engluée dans une le ville où il ne se passe pas grand en dehors des interminables trajet en bus et dont on ne sait pas si c'est le cadre qui déteint sur le manque de motivation de Taek-gi ou bien l'inverse.
Le duo qu'il forme avec son irrésistible épouse est excellent et cette dernière est formidable par son naturel cru, franc, spontanée et profondément amoureuse de son mari. Lui est assez touchant avec sa petite crise existentielle, un peu pathétique sans être ridiculisé... sincèrement humain en somme.
La fascination qu'il éprouve pour le jeune homme est écrit avec finesse et la cinéaste la filme avec une belle évidence sans jamais verser dans le jugement ni la moralité, mais simplement dans l'état d'hébété du héros qui ne comprend lui-même ce qu'il lui arrive : coming out, attrait pour une forme de nouveauté dans cette ville qui vit au ralenti, identification dans ce qu'il a vécu avec son propre père, fuite en avant pour échapper aux contraintes de sa vie de famille, muse platonique. Il y a un peu de tout à la fois.
Si l'amitié entre un quadra dépressif et un jeune un peu paumé n'est pas toujours plausible, le mélange tragi-comique est bien géré. Par contre, comme je disais en préambule, la seconde moitié ne tient pas vraiment la distance et n'arrive plus vraiment à nous faire adhérer aux atermoiements de ses protagonistes, sans doute car il manque le contre-poids de l'épouse qui disparait trop longuement (et qui donnent les meilleures séquences quand elle revient). Les scènes s'étirent également un peu trop et finalement un certain ennui poli s'installe et on finit par se désintéresser un peu de la relation entre les deux hommes. C'est un peu toujours le problème avec ce genre de film où le ménage à trois devient inextricable avec le sentiment que la réalisatrice/scénariste n'arrive pas à trouver une conclusion satisfaisante et préfère repousser l'échéance. Elle s'en sort cela dit bien avec un joli épilogue qui renoue avec la simplicité qui faisait tout le charme du début du film.

anthonyplu
6
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le 28 oct. 2017

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