Encore un film bâtard de Ann Hui, qui commence comme une comédie (pas forcément drôle) et qui finit en drame. Cela aurait pu être un mélodrame mais n’est pas Douglas Sirk (1897-1987) ou Pedro Almodóvar (1949- ) qui veut ! Ann Hui a réalisé un banal téléfilm, un peu long (111 mn) et qui reste superficiel sur la société chinoise et plus particulièrement, les provinciaux solitaires (Mme Ye Rutang, originaire d’une ville industrielle de Mandchourie, divorcée et ayant quitté sa famille il y a 10 ans, et sa voisine Mme Sui qui a un chat) dans une grande ville (ici, Shanghai). Le titre a un lointain rapport avec l’histoire : il y est bien question d’une tante (Mme Rutang) et de son neveu Kuan Kuan mais difficile de qualifier sa vie de post-moderne, même si Ye est parfois un peu psychorigide (elle appelle la police municipale pour morigéner une commerçante qui salit le trottoir et cesse d’héberger une femme pauvre qui tente d’escroquer un automobiliste) et fantasque (elle relâche régulièrement ses 14 perruches ondulées dans son appartement au 12e étage, a un réfrigérateur vide et débranché, donne des cours particuliers d’anglais, et nage à la piscine en maillot de bain en laine rouge). On a le plaisir de voir dans le rôle d’un homme séducteur, CHOW Yun-fat, 51 ans, lui aussi de Hong-Kong, acteur fétiche de John Woo.