Nouveau film de Jane Campion disparue des radars depuis la saison 2 de Top of the Lake en 2017, et douze ans après son dernier long métrage Bright Star. Sortie limitée en salles aux USA pour pouvoir concourir aux Oscars, où il est déjà un des favoris, il ne sort malheureusement chez nous que sur Netflix. Car voilà un film qu’il faut voir sur grand écran. Ne serait-ce que pour les images, splendides. Pour le reste, difficile de trouver un défaut. La mise en scène est magnifique, maitrisée, subtile. Le scénario l’est tout autant. Une déconstruction en règle du western et du mythe du soldat viril hétérosexuel. Des sous-entendus et des non-dits permanents, pour une intrigue aussi rugueuse que sensible. Des scènes magnifiques, cruelles et/ou d’une sensualité homo-érotiques aussi surprenantes qu’attendues. La direction artistique est tout aussi réussie, des décors à la musique. Des personnages auxquelles on s’attache d’entrée servis par un casting en or, où tous sont impressionnants. Benedict Cumberbatch en tête, parfait, bien loin de ses rôles de super héros chez Marvel. Kirsten Dunst, juste et touchante, même si j’aurai aimé que le personnage soit un peu plus développé, Jesse Plemons et Kodi Smit-McPhee sont aussi très convaincants. Avec aussi dans de petits rôles, Thomasin McKenzie, Keith Carradine et Frances Conroy. Au final, un film fascinant, aussi beau sur la forme que sur le fond, réussi dans tous les domaines, qui fait son effet bien longtemps après l’avoir vu, un des meilleurs de cette fin d’année. Le plus beau de Jane Campion, pas loin derrière son chef d’œuvre La leçon de piano. Une bien belle surprise.