Netflix propose un western moderne (pour moi qui signifie tourné récemment) avec Benedict Cumberbatch en cow-boy sadique, schizo et parano qui va s'en prendre à son frère George et surtout sa nouvelle femme Rose (Jesse Plemons et Kirsten Dunst, déjà en couple dans l'excellente saison 2 de FARGO) ainsi que son fils Peter. Dans l'ouest sauvage, il n'y a pas de place pour les faibles et Phil et sa horde sauvage vont faire subir les pires sévices, tant moraux que physiques à cette famille reconstruite. Mais comme le dit le vieil adage, méfie toi du loup qui dort. Après avoir écartelé son propre frère George entre quatre chevaux sauvages, le jeune Peter, animé par la rage va ourdir un complot et dessouder un à un Phil et sa bande pour terminer par un face à face mortel grand-guignolesque où la poudre et les armes blanches parlent plus que les mots.
Non je raconte n'importe quoi. C'est juste l'idée que je me suis fait d'après les résumés glanés ici et là mais THE POWER OF THE DOG ce n'est pas ça du tout. En même temps, avec Jane Campion à la réalisation cela aurait dû me mettre la puce à l'oreille elle qui est plus axée sur le drame psychologique que le western pur et dur.
Parce que ce film EST un drame psychologique teinté de romance et le fait qu'il se passe dans l'ouest en fait il un western? Pas vraiment, donc point de shérif ni de hors- la-loi ici, pas de duels dans la poussière ou de tireur plus rapide que son ombre, d'ailleurs il n'y a pas de coup de feu du tout.
On a un jeune garçon fluet qui aime fabriquer des fleurs en papier et faire du hula hoop; dont le père est décédé. Sa mère limite névrosée et alcoolique va trouver refuge dans les bras de George qui est la douceur incarnée. A l'inverse de son frère Phil, vrais cow-boy burné qui va montrer de la haine envers cette "envahisseuse" et son fils efféminé. Mais les apparences sont bien trompeuses.
D'où peut venir cette férocité et ce mal-être que phil posséde? Qui est ce Bronco Henry dont il parle sans cesse?
Soit les paysages sont fantastiques et bien filmés mais si je veux voir de beaux paysages pendant deux heures, je me mate un reportage du National Geographic.
celui qui aime le cinéma de Jane Campion sera certainement ravi, visiblement c'est l'un de ses meilleurs films, les acteurs sont tous excellents. La psychologie des protagonistes est brillamment mise en valeur,ainsi que leurs conflits intérieurs, leurs faiblesses. Comme cette scène de piano où George force presque sa femme à jouer devant une assistance alors qu'elle a perdu la main depuis longtemps. Très gênant.
Mais c'est surtout Phil qui est au centre de l'intrigue, interprété par un Benedict Cumberbatch littéralement habité par le rôle. C'est l'image du macho dur à cuire, sale et puant qui castre des bêtes à mains nues. Image que la réalisatrice balaie ensuite par l'entremise du jeune Peter et faire naître une nouvelle relation entre les deux hommes.
L'acceptation de soi commence par l'acceptation des autres semble nous dire au final ce film.
Impossible de juger si c'est un bon ou mauvais film pour moi, c'est juste que ce n'est pas ma tasse de thé et que j'ai été "trompé sur la marchandise". Adepte de films psycho-sociaux-réaliste foncez, vous ne serez pas déçu. Pour les autres en quête d'un western à la John Ford ou Clint Eastwood passez votre chemin , moi je me suis simplement gouré de trottoir.
B&