Qui sommes nous réellement ? Kyle Patrick Alvarez nous montre sans concession notre nature à travers l'expérience de Stanford. Ce film n'est pas seulement une démonstration. Ce film est un constat. Cousin de l'expérience de Milgram, le résultat est édifiant. Ces jeunes freluquets se retrouvent dans une situation drastique. Ils le savent, désormais rien ne sera plus pareil. Découvrant la nature réelle de l'Homme, ces étudiants ont atteint le point de non retour. La haine, la peur, des sentiments qui vont très vite atteindre leur paroxysme. Tout est méticuleusement traité. La réponse à la problématique est dans la prestation des acteurs qui semblent réellement vivre l'expérience. Alvarez le sait et focalise sa caméra sur ces visages innocents qui petit à petit sombrent dans la folie pure jusqu'à oublier leur raison d'être. Alvarez ne se permet aucun effet de style, il est l'esclave de son sujet, favorisant une clarté nécessaire. Personne n'est innocent, tout le monde est coupable, puisque rien n'est plus viscéral que la nature humaine. Comment réagir face à tant de vérité ? Je dois l'admettre l'expérience a été particulièrement douloureuse et étouffante. On reste de marbre, on se rassure mais rien n'y fait, l'illustration sociologique d' Alvarez est comme un uppercut. Pantelant, le film résonne longtemps dans notre tête.